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Le lexique n’est pas un «tas de mots»




MODULE 1

THEORIE DU MOT

Sa structure: M1= EE1+EE2

EE1 Objet d’étude et méthodes d’analyse du vocabulaire

Objectifs d’étude:

1. L’apprenant doit savoir:

· définition des termes du Module

· objet de la lexicologie

· liens de la lexicologie aux autres branches de la linguistique

· unités lexicales principales

· place du mot dans le système langagier

· différence entre le sens lexical et grammatical

· structure sémantique d’un mot

· particularités des rapports paradigmatiques et syntagmatiques

· principes des méthodes distributionnelle, transformationnelle, quantitative, statistique

 

2. L’apprenant doit savoir faire:

· l’analyse morphologique d’un mot

· l’analyse des significations lexicales

· la mise à jour des rapports paradigmatiques et syntagmatiques

· la mise à jour des des objets et des sujets de recherches à réaliser

 

3. L’apprenant sera capable de répondre aux questions:

· Peut – on trouver une définition du mot qui est généralement admise?

· Comment se construit un mot?

· La lexicologie, qu’étudie-t-elle?

· Comment se définissent les rapports paradigmatiques et syntagmatiques?

· Que représente la langue comme un phénomène social?

EE2 Mot et notion. Nomination. Structure sémantique

Objectifs d’étude:

L’apprenant doit acquérir des connaissances sur:

· les fonctions des mots (réflexion, nomination)

· le principe de nomination

· le signe et le mot

· les facteurs sémantiques inhérants d’un mot

· le dualisme asymétrique

· la différence entre la signification et la notion

· la signification réferentielle

· la motivation (interne, morphologique, sémantique)

· le système des significations d’un mot (principale, dérivée, directe, figurée)

· l’inclusion

L’apprenant doit savoir répondre aux questions:

· Y a-t-il une correspondance directe entre un mot et la notion?

· Que représentent les aspects référentiel et significatif?

· Quelle est la structure de la signification d’un mot?

· Le système des significations d’un mot, que contient – il?

L’apprenant sera capable de:

· déterminer les fonctions d’un mot

· démontrer la motivation d’un mot

· dégager la signification principale, directe, figurée d’un mot

· réaliser la description à troix niveaux d’un mot

· Glossaire

 

· Analyse sémique – peut être comprise comme l’action de décomposer un tout (mots) en ses éléments constituants (sèmes).

· Connotation (f) – une partie seulement de la signification d’un terme.

· Dénomination (f) – un acte qui consiste en l’institution entre un objet et un signe X d’une association référentielle durable.

· Etymologie (f) – science de la filiation des mots, reconstitution de l’ascendance du mot en remontant de l’état actuel à l’état le plus anciennement accessible.

· Langue (f) – est conçue comme un système abstrait de signes dont on peut étudier, de façon séparée ou concomitante suivant les théories, l’évolution, les aspects phonétiques et phonologiques, la morphologie, le lexique, la syntaxe, la sémantique.

· Lexicologie (f) – partie de la linguistique, science des unités de significations (monèmes) et de leurs combinaisons en unités fonctionnelles (mots, lexies).

· Lexicologie descriptive – science qui étudie des lois de fonctionnement du système lexico-sémantique de la langue d’une période déterminée.

· Lexicologie historique – science qui étudie la formation et l’enrichessement du vocabulaire du point de vue historique.

· Lexicologie comparative – désigne une branche de la linguistique appliquée qui s’occupe de la comparaison systématique de deux ou plusieures langues à tous les niveaux d’analyse (phonologique, morpholosyntaxique, lexical, sémantique) pour mettre en évidence leurs ressamblences.

· Lexicologie structurale – partie de la linguistique qui étudie le vocabulaire en tant que système et des méthodes pour décrire les éléments de ce système. Elles s’appuient sur les méthodes distributionnelle et transformationnelle pour délimiter les significations des mots polysémiques.

· Méthode de description linguistique – l’ensemble des procédés de mise en oeuvre d’un principe méthodologique unique dans la description des unités linguistiques.

· Mot (m) – unité signifiante, constituée dans sa forme orale d’un ou plusieurs phonèmes, et dont la transcription écrite est constituée d’une séquence de signes comprise entre deux blancs graphiques. La notion du mot, en raison de son caractère vague et peu opérationnel, est remise en question.

· Motivation (forme interne) – explication qui tient compte des facteurs qui sont à la base de la nomination (enveloppe sonore d’un mot).

· Objet d’étude de la lexicologie – matière pour l’activité lexicologique (mot, vocabulaire).

· Onomasiologie (f) – science des significations partant de l’idée pour en éudier l’expression.

· Parole (f) – le concept saussurien qui s’oppose à la langue, comme l’utilisation du système linguistique s’oppose à ce système.

· Rapports paradigmatiques – dans la langue comme un système de signes chaque signe entre dans un réseau de relations réciproques. Sur laxe paradigmatique se dessinent les rapports, toujours virtuels, entre les unités linguistiques pouvant figurer dans un même environnement de la chaîne sonore. Ces unités font partie d’un paradigme car elles ont les mêmes propriétés sémantiques ou grammaticales, mais dans un contexte donné, elles s’excluent mutuellement.

· Rapports syntagmatiques – sur l’axe syntagmatique, par opposition à l’axe paradigmatique, se dessinent les relations entre unités linguistiques effectivement produites dans la chaîne sonore. Celles-ci se combinent entre elles et leur successivité témoigne du caractère linéaire du langage. Les rapports syntagmatiques rendent compte de la structure d’une langue donnée car ils révèlent les propriétés combinatoire des unités linguistiques.

· Référence (f) – une propriété du signe linguistique ou d’une expression de renvoyer à une réalité. Le référent est la réalité qui est pointée par la référence.

· Sémantique (f) – l’étude scientifique du sens des mots, des phrases et des conventions de l’usage discursif (pragmatique).

· Sémiologie (f) – science générale des signes dans la vie sociale qui fournit un cadre dans lequel la globalité des faits humains peuvent être ressaisis du point de vue de leur signification, c’est-à-dire comme faisant partie de langages (rites, coutumes, institutions).

· Signification lexicale – rapport réciproque qui unit le signifiant et le signifié.

· Structure (f) – l’organisation interne des éléments des systèmes.

· Système (m) – désigne un ensemble dont les éléments interdépendants forment un tout.

· EE1 Objet d’étude et méthodes d’analyse du vocabulaire

·

· Après la phonétique et la phonologie, qui s’occupent des sons, et la morphologie qui s’occupe des unités minimales de forme et de sens, nous arrivons dans la lexicologie, qui s’occupe des masses de mots qui forment le lexique d’une langue, et le stock lexical des individus.

· Le mot «lexicologie» se compose de deux radicaux grecs: lexicon qui signifie «vocabulaire» et logos – «étude». Alors, la lexicologie étudie le vocabulaire, ses particularités, les voies de son enrichissement.

· Pour saisir l’importance de la lexicologie, il vaut la peine de réfléchir sur nos capacités de manipulation lexicale. Chaque locuteur d’une langue possède des milliers de mots. Certains de ces mots sont utilisés tous les jours, mais d’autres n’apparaissent pas dans la bouche ou sous le stylo qu’une ou deux fois par année. Malgré cela, nous arrivons à trouver les mots qu’il nous faut dans un instant, sans même y faire attention. Il y a donc une question de stockage et d’accès qu’il faut examiner. Avant d’analyser les mots de la langue, il faut commencer par préciser ce qu’on étudie. Qu’est-ce que c’est qu’un mot?

· Tout mot présente une unité sémantique, phonique et grammaticale. Chaque mot, porteur d’un sens particulier, a en même temps son propre aspect phonique, ses propres significations lexicale et grammaticale. Le lexique et la grammaire sont intimement liés l’un à l’autre. Le sens du mot dépend souvent de ses liens grammaticaux avec les autres mots. Ainsi les verbes intransitifs devenus transitifs reçoivent un complément d’objet direct et changent de sens. Comparez: rentrer à la maison, rentrer la récolte, sortir de la maison, sortir une photo, travaillier à l’usine, travailler à sa thèse.

· La lexicologie est en contact perpétuel avec la phonétique historique. Chaque mot a son propre aspect phonique sans lequel il n’existerait pas. La richesse du vocabulaire en homonymes s’explique en premier lieu par l’évolution phonétique de la langue. Ainsi les substantifs mer (marem), mère (matrem), maire (major) n’avaient autrefois rien de commun dans leur prononciation. Ils ont acquis leur aspect phonique actuel à la suite de l’action des lois phonétiques. La lexicologie a de nombreux points de contact avec la stylistique. Chaque mot possède en dehors de ses valeurs grammaticale et lexicale une valeur stylistique: synonymes, néologismes, les archaїsmes, les argotismes, métaphores stylistiques et métaphores linguistiques.

· Tout en gardant des rapports étroits avec les autres aspects de la linguistique, la lexicologie a son objet d’étude, ses buts et ses lois. Il existe la lexicologie historique ou diachronique qui s’occuppe de l’évolution du vocabulaire, et la lexicologie descriptive (synchronique) qui étudie le vocabulaire dans une période déterminée de la langue. Les données de la lexicologie historique permettent mieux comprendre l’état actuel de la langue.

· Le vocabulaire d’une langue constitue son système lexical. A l’intérieur du système lexical les mots forment toutes sortes de séries, de groupements, ils se mettent en différents contacts les uns aux autres: rapports antonymiques, synonymiques, homonymiques, parenté génétique (doublets étymologiques).

· Le vocabulaire présente un système ouvert qui, à tout moment, peut être complété.

· Le mot est reconnu comme unité de base de la langue. Ce n’est pas par hasard qu’on appelle la langue humaine «langue des mots»; parce que ce sont des mots qui permettent d’organiser la langue, ils changent et se mettent en rapport dans la parole conformément aux règles grammaticales de la langue. Dans le domaine du vocabulaire le mot représente une unité bien délimitée, un élément de construction selon L.Cherba. Du point de vue lexicologique le mot apparaît comme une unité concrète, différente des autres mots: dans le cas concret on emploie des mots, tels que: maison, cheval, rouge, pleurer, mais pas des mots – souris, édifice etc. On peut comparer le mot pris du point de vue lexicologique avec l’unité arithmétique concrète (1, 2, 3, 6, 8).

· Reconnu comme unité de base, le mot n’a pas de définition généralement admise. Ch.Bally avait raison d’affirmer que «la notion de mot passe généralement pour claire, mais en réalité c’est une notion des plus ambiguë qu’on rencontre en linguistique».

· Traditionnellement, le mot est conçu comme un assemblage de sons (ou de lettres) constituant le plus petit segment correspondant à une idée de chose, de personne, d’action. Depuis F. de Saussure le mot a cessé d’être l’équivalent phonique ou graphique du geste de montrer: ça, c’est «courir», ça, c’est «une pêche». Il définit le signe linguistique comme combinaison d’un signifiant et d’un signifié ne pouvant aller l’un sans l’autre, comme le recto et le verso d’une feuille, a ouvert la voie à l’étude des rapports entre signifiant (image acoustique) et signifié (concept) et à la critique de la notion de mot. Aujourd’hui, on présente le mot comme «un assemblage de sons en ordre constant, insécables dans l’énoncé et pourvus d’une signification» (Martinet). Meillet définit le mot comme «l’association d’un sens donné à un ensemble donné de sons susceptible d’un emploi grammaticalement donné». Dauzat dit que le mot est «l’union passagère d’une idée avec un son ou une série de sons». Les définitions proposées semblent insuffisantes car elles peuvent être appliquées à plusieures unités: mot, groupe de mots, proposition.

· La démarcation du mot n’est pas facile. Elle varie d’une langue à une autre et en français ne répond pas à des critères précis. Les mots sont souvent complexes et l’unité de signe n’est pas le mot. Martinet a proposé d’appeler monème le plus petit signifiant porteur d’une sinification: le, dans, -r, -ons sont des monèmes comme cuisine, office, entre, au fur et à mesure. Le est le signifiant du masculin. Le signifiant, indécomposable, constitue un monème. Un signifié peut se répartir sur des signifiants séparés. Dans «nous courons» – nous et -ons signifient la première personne du pluriel. Ces monèmes sont séparés en deux catégories – les lexèmes (monèmes appartenant à des inventaires illimités, susceptibles de s’accroître) et les morphèmes (le, dans) dont la fréquence est très supérieure. Martinet pense que l’on peut se passer de la notion confuse de mot. Chaque mot, porteur d’un sens lexical a son aspect phonique et sa caractéristique grammaticale.

· Tout mot isolé français porte l’accent sur la dernière syllabe. Si les mots russes gardent leur accent tonique dans le discours, les mots français subissent une désaccentuation dans la chaîne parlée. L’accent rythmique tombe en français sur la dernière syllabe du dernier mot d’un groupe rythmique qui forme un tout sémantique. Pourtant les mots français forment une chaîne ininterrompue grâce aux liaisons et aux enchaînements. La majeure partie des mots français ont une ou deux syllabes. La plupart des syllabes sont ouvertes.

· Le système phonique du français comprend environ trente-six sons qui se classent en voyelles et en consonnes. Les voyelles sont au nombre de seize. Les trois semi-voyelles sont: w (avouer), u (lui) et j (grenouille). Les consonnes étendent le clavier phonique. Elles ne sont que des bruits provoqués par les mouvement de la bouche ou des organes qui s’y rattachent. Ces bruits deviennent distincts en s’articulant sur une voyelle. Un totale de dix-sept consonnes qui, en se combinant entre elles et avec les dix-neuf voyelles, donnent de nombreuses possibilités. La syllabe est une association plus ou moins étroite de voyelles et de consonnes. Ainsi s’élaborent des mots. Un son-voyelle peut déjà constituer un mot (en, à, eau, hue), une consonne appuyée sur la voyelle e également fait un mot (je, te, se, le me, que). Chacune des 17 consonnes peut se combiner avec chacune des 19 voyelles formant ainsi théoriquement 343 combinaisons possibles (pas, paon, paix, pin, pot, pond). Combinaisons de 3 phonèmes peuvent être de 8 types:

· VVV (onomatopée)

· CCC (pst) rares

· CVV (roi, chien)

· VVC (haïr)

· CVC (bac, toc)

· VCV (héron, orée)

· VCC (aigle, âcre)

· CCV (plat, craie)

· Combinaisons de plus de trois phonèmes sont formées par:

· 4 phonèmes: VCVC (étape)

· 5 phonèmes: VCVCV (avaler, arrivée)

· 6 phonèmes: VCVCVC (arrivage, amulette) au-delà de six phonèmes les mots sont rares.

· Le français prèfère les mots courts aux mots longs. Le français se caractérise par la netteté d’émission des voyelles et consonnes, par la précision et mesure. L’élision et la liaison accrochent les mots les uns aux autres au point que certains membres de phrase ne forment plus qu’un immense mot phonique (Nous allons envisager une hypothèse – nouzalonzenvizagérunipotèze). Cette fusion du mot est favorisée par la faible intensité de l’accent dit «tonique».

·

· Bibliographie

·

· 1. Лопатникова, Н.Н. Лексикология современного французского языка / Н.Н. Лопатникова, Н.А. Мовшович. – М., 1982.

· 2. Супрун, А.Е. Методы изучения лексики / А.Е. Супрун. – Минск, 1975.

· 3. Лингвистический энциклопедический словарь. – М., 1990.

· 4. Lévite, Z.N. Cours de lexicologie française / Z.N. Lévite – Minsk, 1963.

· Travaux dirigés

·

· Le mot

· A une époque qui n’est pas si éloignée, où la linguistique se confondait à peu près avec la philosophie du langage, intituler un article de quelques pages «Le mot» aurait été, de la part de linguiste, le fait d’une insupportable outrecuidance; traiter du mot, c’était en fait aborder les problèmes des rapports de la pensée et de la langue, c’est-à-dire pénétrer dans un domaine que le linguiste n’osait ni ne désirait exclure de ses recherches, mais où, pourtant, il se sentait trop démuni pour pouvoir, à lui seul, y rien faire de bon; c’était ensuite reprendre toutes les questions que pose la nature du signe, c’est-à-dire l’ensemble de la sémiologie; c’était, enfin, reconsidérer les rapports entre le mot et la phrase, d’une part, le mot et les éléments «inférieurs» de la chaîne, syllabes et phonèmes, d’autre part. La question qu’en tout cas le linguiste ne se posait guère était celle de savoir s’il existait des critères permettant, pour toute langue et dans tous les cas, d’identifier et de délimiter un segment de la chaîne comme un mot déterminé. Pour ce faire, il aurait fallu que le linguiste soit convaincu qu’il était de son devoir de définir exactement les termes dont il se servait. Il lui aurait fallu aussi assez d’audace pour envisager d’écarter le terme «mot» au cas où la recherche aurait montré qu’il n’y a pas possiblilité de donner de ce terme une définition universellement applicable.

· A. Martinet. Problèmes du langage.

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· L’unité lexicale

 

· Les formes, les éléments de la langue qui constituent le lexique, toujours considérés comme des mots dans la tradition ancienne et le langage courant, étaient de diverses sortes: Saussure parle de mots simples et composés, d’unités de syntagmes, Bloomfield -de morphèmes et de mots. Ch. Bally – de sémantèmes, Whorf – de lexèmes et encore de mots. Cette pléthore terminologique correspond à une difficulté majeure: celle de la définition de l’unité lexiale.

· Tout d’abord, on s’est aperçu que la notion de «mot» reposait sur la tradition des écritures qui séparent par des espaces les suites de lettres ou de caractères, ces séparations ne correspondant pas toujours à une réalité fonctionnelle.

· Cette séparation entre les mots n’est pas d’ailleurs un fait universel. Les Grecs ne séparaient pas les mots dans l’écriture.

· Mais les Grecs parlaient pourtant de mots, et l’on doit donc chercher un critère autre que graphique.

· L. Bloomfield a, le premier, tenté de donner une définition formelle du mot, sans recourir à l’analyse des concepts (mais en recourrant au sens). Il l’oppose à d’autres unités signifiantes: le morphème ou la forme signifiante minimale, et le syntagme. Sa procédure est analytique (partant du discours, du texte), formelle et classificatrice (taxinomique).

· La première réalité linguistique qui ait accaparé la réflexion a été le mot. Dans la genèse des écritures (idéogrammes), puis dans la pensée antique et médiévale, cette réflexion lexicologique est évidemment une réflexion sur le signe.

· Il existe bien une sémantique lexicologique, une psycho-, une socio-linguistique lexicologiques; elles s’appliquent à l’objet lexical, mais ne suffisent pas à garantir l’existence d’une discipline particulière. Celle-ci doit, pour mériter d’être reconnue, s’attaquer au statut du signe-mot en tant que mot, et à l’ensemble complexe des systèmes formés par ces signes, capables d’assurer la communication linguistique, à l’intérieur du système global de la langue. Cet ensemble fait donc partie de la langue, du code, de la compétence partagée des locuteurs individuels. Si l’on étudie son fonctionnement, on passe alors à l’étude du discours, des énoncés, grâce à quoi se manifestent les faits de la langue.

· A. Rey. La lexicologie.

·

· Mots, signes

 

· A partir de F. de Saussure, il existe l’habitude prise d’entendre le mot comme un signe c’est-à-dire l’alliance nécessaire et indissoluble d’un signifiant (la forme, la séquence analysable en phonèmes) et d’un siginfié en vertu duquel le signifiant fonctionne dans le discours avec des valeurs communément admises.

· Aucun mot, même une onomatopée, n’a à décrire ce qu’il évoque. Les mots ne s’articulent pas directement aux choses conformément à des rapports naturels. S’il en allait ainsi, il n’existerait qu’une seule langue.

· Le terme de «mot» est venu assez tard en français à traduire la notion d’une unité lexicale autonome. Auparavant il signifiait plutôt une note, un son musical et c’ est de «vocable» qu’on se servait, «parole» désignant un propos. Il n’y pas à spéculer sur le fait que dans certains manuscrits anciens, le texte ne soit pas coupé comme il est d’usage de le faire aujourd’hui.

· Depuis longtemps les linguistes ont manifesté de la gêne à l’égard du terme «mot». Ne parvenant pas à donner des unités lexicales une définition satisfaisante, quelques-uns iraient même jusqu’à proscrire ce terme de leur nomenclature. Dans le désir de vouloir donner du «mot» une définition générale valable pour toutes les langues, il entre une part d’illusion. Dans chaque idiome il existe des signes, qui, par intitution, renvoient à des situations. Mais outre que d’une langue à une autre, il n’y a pas de correspondance rigoureuse dans la découpe des ces dernières, chaque langue du fait de sa morphologie constitue ces unités à sa manière et selon des types particuliers. On peut donc poser autant de définitions formelles du mot qu’il y de systèmes idiomatiques. Quant à proscrire l’emploi du terme de «mot», les inconvénients pratiques de cette mesure l’emportent peut-être sur ses avantages en lexicologie. La terminologie que propose M. A. Martinet est cohérente et répond au besoin de distinguer dans le mot ce qui symbolise l’environnement non linguistique et les marques catégorielles. Monème y connote des «signes minima». Un monème est un signe indécomposable: de table, chaise, blond, rond on ne peut distraire aucun phonème et on ne peut y remplacer aucun phonème par un autre sans priver le monème de sa qualité signifiante ou sans former un autre signe. Ces monèmes radicaux seront dits lexèmes.

· R.-L.Wagner Les vocabulaires français.

·

· Questions

 

· 1. La différence de termes pour «mot» à quelle difficulté majeure correspond – elle?

· 2. La notion de «mot», sur quelle tradition reposait – elle?

· 3. La reflexion lexicologique antique et médiévale sur quoi portait – elle?

· 4. Quand on traitait du problème de mot à l’époque où la linguistique se confondait avec la philosophie du langage, quel problème abordait – on?

· 5. La notion du mot était – elle universelle? Quelle en est la supposition?

· 6. D’où vient l’habitude d’entendre le mot comme un signe?

· 7. Les mots, s’articulent – ils directement aux choses?

· 8. Les trois articles proposés, sur quoi mettent – ils l’accent?

·

· Bibliographie

·

· 1. Левит, З.Н. Лексикология французского языка / З.Н. Левит. – М., 1979.

· 2. Лопатникова, Н.Н. Лексикология современного французского языка / Н.Н. Лопатникова, Н.А. Мовшович. – М., 1982.

· 3. Тимескова, И.Н. Сборник упражнений по лексикологии / И.Н. Тимескова. – Л., 1971.

· 4. Чеснович, Е. П. Хрестоматия по лексикологии французского языка / Е.П. Чеснович. – Л., 1981.

· 5. Mel’ Cuk, I.A. Introduction à la lexicologie explicative et combinatoire / I.A. Mel’ Cuk, А. Clas, A. Polguère, Louvain-la-Neuve: Duculot, 1995.

· 6. Lehmann, A. Introduction à la lexicologie. Sémantique et morphologie / A. Lehmann, F. Martin-Berthet. – Paris, 1998.

Exercices d’évaluation

1. Vérifier ses connaisances

1.1. Définir

Lexicologie – unité lexicale – rapport paradigmatique – méthode distributionnelle – Signe – mot – analyse sémique – sémasiologie

1.2. Répondre brièvement

 

1. Quelles sont les différences entre la sémasiologie et onomasiologie?

2. Quelles sont les propositions des linguistes pour dépasser l’ambiguité du mot?

3. Pourquoi ne peut-on pas donner une définition universelle du mot?

4. Présenter les causes de la pertinence de la notion du mot?

 

2. Faire les devoirs suivants:

 

1. Combien de formes (unités formelles) et d’occurences (ce qu’il y physiquement) y a - t - il dans les suites:

· ma tasse est sur ma table.

· mets le cahier dans le livre contre le mur.

2. Trouvez trois mots à l’écrit ou à l’oral, que vous comprenez partiellement. Utilisez chaque mot dans trois phrases. Ensuite, cherchez la définition du mot dans un bon dictionnaire. Comparez la définition avec votre compréhension du mot telle que représentée dans les phrases.

3. Choisissez un domaine (la cuisine, par exemple) et tester la disponibilité (leur capacité à être rappelées par le locuteur) des mots du domaine. Êtes-vous capable de prédire les résultats sur la base de votre intuition linguistique?

4. Trouvez les définitions des dictionnaires pour «le quartier» et «le coeur».

5. Cherchez les deux familles de mots. Expliquez les relations entre les mots individuels. Attention! Quelquefois, les mots se ressemblent sans avoir une relation de parenté. Par exemple, diplôme, diplômer ressemblent à diplomate, diplomatique etc., mais la relation entre les deux groupes est seulement étymologique.

6. Faites voir les différentes significations du mot «quartier» dans les locutions figées.

7. Faites voir les voies de formations des séries homonymiques.

 

3. Se préparer au commentaire

 

Thème: Nature du signe linguistique

 

En vous aidant des 3 articles et des idées de F. de Saussure répondre aux questions suivantes:

 

1. La langue est une nomenclature. Pourquoi?

2. Quels sont les termes impliqués dans le signe linguistique?

3. Que représente le signe linguistique pour F. de Saussure?

4. Quels sont les caractères primordiaux du signe?

5. En quoi consiste le caractère arbitraire du signe?

6. Que signifie la linéairité du signifiant?

 

Pour aller plus loin

Constituez un dossier sur «Le mot».

 

Les auteurs – Définition – Délimitation – Pratiques – Résultats – Tendances.

Test

 

1. La difficulté de la définition de l’unité lexicale se traduit par

a. la différence terminologique (pléthore)

b. la tradition des écritures

c. l’analyse des concepts

d. la réflexion permanente

 

2. Une définition formelle du mot est donné avant tout par

a. Sausure

b. Bloomfield

c. Bally

d. Whorf

 

3. L’ensemble complexe des systèmes formés par les signes est capable d’assurer

a. la reconnaissance de l’écriture

b. la garantie de la discipline

c. la communication humaine

d. la compétence indivuduelle

 

4. Les méthodes classiques de la description lexicologique sont connues sous le nom de

a. constituants immédiats

b. fonctionalisme

c. structuralisme

d. distributionalisme

 

5. Sous le nom de syntagme on entend

a. les morphèmes unis par le sens

b. toute combinaison de monèmes

c. la combinaison de plusieurs morphèmes

d. toute combinaison de deux mots

 

6. Traiter du mot c’est aborder les problèmes des rapports de

a. la philosophie et de la sémantique

b. la combinaison des lexèmes

c. la structure et de la fonction

d. la pensée et de la langue

 

7. La solution du problème du mot pourrait se trouver dans

a. l’analyse plus systématique du terme

b. l’analyse du monème

c. son remplacement par le concept «syntagme»

d. l’analyse de l’énoncé

 

8. On entend le mot comme un signe (signifiant + signifié) à partir de

a. Bally

b. Wagner

c. Saussure

d. Martinet

 

9. Les mots s’articulent aux choses

a. directement

b. indirectement

c. par hasard

d. par habitude

 

10. Les procédés démarcatifs pour les découpages des mots sont au nombre de

a. deux

b. trois

c. quatre

d. cinq

EE2 Mot et notion. Nomination. Structure sémantique

 

Tout mot possède sa propre structure morphologique, sa valeur grammaticale. Les formes grammaticales organisent la matière lexicale, expriment les rapports entre les mots notionnels. Le sens grammatical est toujours abstrait. On distingue les mots autonomes (noms, pronoms, verbes, adverbes) et les mots-outils (expriment les rapports grammaticaux).

Tout mot est porteur de différentes fonctions. On distingue 3 fonctions essentielles des mots: rationnelle (logique), nominative et expressive (affective). La majeure partie des mots est appelée à rendre des notions. C’est leur fonction rationnelle. En traduisant les notions les mots désignent les objets, propriétés, faits ce qui constitue leur fonction nominative. (Jeanne, Paul – nomment certains êtres, les noms géographique traduisent des notions uniques – Paris, France). Les mots-outils n’ont pas de fonction nominative (expriment les rapports grammaticaux entre les faits). Les mots peuvent avoir une valeur neutre ou affective (expressive). La plupart des mots ont une valeur neutre: aller, faire, homme, femme. Les mots à valeur affective traduisent les sentiments humains, l’attitude de l’homme envers la réalité. Ce sont: coquin, nigaud, mouchard, flic, capitulard.

La signification lexicale reflète les liens du mot avec l’objet qu’il nomme. Ce sont les concepts qui déterminent la signification lexicale du mot (mais la signification lexicale est la catégorie linguistique, tandis que le concept est la catégorie logique). La signification est toujours concrète.

Les significations lexicales sont de trois types essentiels: nominatives, phraséologiquement liées et syntaxiquement conditionnées. Le caractère des rapports entre les mots à significations nominatives est déterminé par la réalité. (Mains – sales, propre, courte, longue, laide). Les significations phraséologiquement liées ne dépendent pas des rapports entre les faits de la vie réelle. Elles s’actualisent seulement dans les groupements tout faits (on emploie des clichets, groupements traditionnels) – remporter une victoire, obtenir un triomphe. Les significations syntaxiquementconditionnées s’actualisent dans des conditions syntaxiques particulières. (réction différente des verbes – distingue leurs signification: on use une chose – on use d’une chose, on manque une visite-on manque de patience. Les adjectifs postposés et préposés – leurs significations sont donc syntaxiquement conditionnées. – garçon méchant – une méchante cravate (mauvaise).

Il est évident qu’il n’y a pas de lien organique entre le mot, son enveloppe sonore, sa structure phonique et l’objet qu’il désigne. Pourtant le mot, son enveloppe sonore est historiquement déterminé dans chaque cas concret. Au moment de son apparition le mot ou son équivalent tend à être une caractéristique de la chose qu’il désigne. On a appelé vinaigre l’acide fait avec du vin, tire-bouchon – une espèce de vis pour tirer le bouchon d’une bouteille. Un sous-marin est une sorte de navire qui navigue sous les eaux et un serre-tête – une coiffe ou un ruban qui retient les cheveux. De même pour les vocables existant déjà dans la langue, mais servant à de nouvelles dénominations. Aiguille – le sommet d’une montagne en pointe aiguë grâce à sa ressemblance à une aiguille à coudre. L’enveloppe sonore d’un mot n’est pas due au hasard, même si elle paraît être. La table fut dénommée en latin «tabula» – planche parce qu’autrefois une planche tenait lieu de table. Le mot latin «calculus» (caillou) servait à désigner le calcul, car anciennement, on comptait à l’aide de petits cailloux. La dénomination d’un objet est basée sur la mise en évidence d’une particularité de cet objet. Le sens premier (originaire) est appelé sens étymologique.

Ainsi, sens étymologique du mot table est planche, linge – lat. lineus, adj. de lin; candeur – lat. candor, blancheur éclatante; rue-lat. ruga-ride. Travail – lat.pop. tripalium-instrument de torture; penser-lat.pensare-peser; traire – lat. traher-tirer. A l’époque actuelle le sens étymologique peut ne plus être senti. La question des mots motivés et immotivés est liée au sens étymoloogique, mais il n’y a pas de parallélisme absolu (sens étymologique appartient à l’histoire du mot, la motivation reflète l’aspect actuel). Tous les mots d’une langue ont forcément un sens étymologique, alors que beaucoup d’entre eux ne sont point motivés: Chaise, table, main, sieste, fortune. Motivés: journaliste, couturière, alunir, porte-clé, laisser-passer. La motivation de ces mots découle de leur structure formelle, et elle est conforme à leur sens étymologique.

Un mot peut être motivé non seulement par le lien sémantique existant entre ses parties consitutuantes, mais aussi par l’association qui s’établit entre ses diverses acceptions. Chenille dans chenille d’un tout-terrain est motivé grâce au lien métaphorique qui l’unit à son sens propre.Il est sémantiquement motivé dans son sens dérivé. Donc, la motivation est un phénomène intralinguistique qui est dû aux associations formelles et sémantiques que le mot évoque. Mais la motivation d’un mot n’est pas absolue. Il est difficle de dire pourquoi «coupe-gorge» sert à nommer un lieu, un passage dangereux, fréquenté par des malfaiteurs et non point, un instrument de suplice (coupe-légumes, coupe-papier, coupe-racines). Ce mot est relativement motivé. En principe tout mot est motivé à l’origine. Avec le temps le sens étymologique peut ne plus se faire sentir, ce qui amène souvent à leur démotivation. Cela se fait lentement, au cours des siècles. Le sens actuel des malheur et bonheur ne peut être que partiellement expliqué par leur premier élément mal et bon, heur-lat. Augurium-présage, chance ayant disparu de l’usage. Ces mots sont partiellement motivés. La démotivation peut aller plus loin et aboutir à la perte totale par un mot de son caractère motivé. Le mot s’il est isolé, séparé des mots auxquels l’un ou l’autre était autrefois associé. Tel est le sort de «chahuter» qui ne se rattache aujourd’hui ni à chat, ni à huer, et ne signifie plus crier comme un chat huant. Dans chaque langue on trouve des mots motivés et immotivés. Il n’y a pas de langues où rien ne soit motivé et où tout soit motivé. Le français se caractérise par l’arbitraire du signe. Si le mot est motivé, on dit qu’il possède une forme interne. Parfois cette forme interne est la même dans les langues différentes. Pourtant la forme interne des mots revêt le plus souvent un caractère national. Prunelle – de la petite prune (en russe du verbe – voir). Pommade – pulpe de pomme (en russe – enduire).

Le mot étymologie est emprunté au lat. etymplogia, du gr. etumologia, qui se rattache lui-même à l’adjectif «vrai». Dans l’Antiquité, c’était une recherche destinée à connaître le vrai sens des mots, parce que l’on croyait que celui-ci était nécessairment reflèté par la forme. L’étymologie est la partie de la linguitique qui étudie l’origine des mots. L’étymologie se dit aussie de l’origine d’un mot particulier. L’étymon est le mot qui est à l’origine du mot que l’on étudie: le mot français partir a comme étymon le latin vulgaire partire, lat. clas. partiri. L’étymologie sert à connaître le passé de la langue et fonde les relations existant à un moment donné entre les mots d’une meme famille.

Du point de vue de l’origine, les mots français peuvent être rangés en trois grandes catégories: le fonds essentiel, appelé fonds primitif, est constitué par le latin, auquel il faut joindre quelques survivances de langues antérieures et des mots pris aux Germains à la suite des invasions; – les mots empruntés à des langues étrangères depuis le moment où le français est devenu une langue distincte du latin; – les mots français formés à partir des mots des deux catégories précédentes.

Le mot français est avant tout une unité graphique. Le français est une langue faite surtout pour l’oeil. L’orthographe française est une des plus compliquées qui soient: son apprentissage exige un effort considérable. Mais elle est une garantie de stabilité et de précision de la langue française. Au point de vue sémantique le français pratique «l’arbitraire du signe». Un autre trait du vocabulaire est son caractère abstrait, ce qui le rend relativement peu expressif, mais particulièrement apte à exprimer les idées.

Bibliographie

1. Лексикология современного французского языка / Н.Н. Лопатникова, Н.А. Мовшович. – М., 1982.

2. Супрун, А.Е. Методы изучения лексики / А.Е. Супрун. – Мн., 1975.

3. Лингвистический энциклопедический словарь. – М., 1990.

4. Cours de lexicologie française / Z.N. Lévite Minsk, 1963.

Travaux dirigés

Structures et analyses

 

Leproblème qui hante toute la linguistique moderne, le rapport «forme: sens» que maints linguistes voudraient réduire à la seule notion de la forme, mais sans parvenir à se délivrer de son corrélat, le sens. Que n’a-t-on pas tenté pour éviter, ignorer ou expulser le sens? On aura beau faire: cette tête de Méduse est toujours là, au centre de la langue, fascinant ceux qui la contemplent.

Forme et sens doivent se définir l’un par l’autre et ils doivent ensemble s’articuler dans toute l’étendue de langue. Leurs rapports nous paraissent impliqués dans la structure même des niveaux et dans celle des fonctions qui y répondent, que nous désignons ici comme «constituant» et «intégrant». Quand nous ramenons une unité à ses constituants, nous la ramenons à ses éléments formels… l’analyse d’une unité ne live pas automatiquement d’autres unités. Même dans l’unité la plus haute, la phrase, la dissociation en constituants ne fait apparaître qu’une structure formelle, comme il arrive chaque fois qu’un tout est fractionné en ses parties. On peut trouver quelque chose d’analogue dans l’écriture, qui nous aide à former cette représentation. Par rapport à l’unité du mot écrit, les lettres qui le composent, prises une à une, ne sont que des segments matériels, qui ne retiennent aucune portion de l’unité. Si nous composons «samedi» par l’assemblage de six cubes portant chacun une lettre, le cube M, le cube A, etc. Ne seront porteurs ni du sixième, ni d’une fraction quelconque du mot comme tel. Ainsi en opérant une analyse d’unités linguistiques, nous y isolons des constituants seulement formels.

Que faut-il pour que dans ces constituants formels nous reconnaissions, s’il y a lieu, des unités d’un niveau défini? Il faut pratiquer l’opération en sens inverse et voir si ces constituants ont fonction intégrante au niveau supérieur. Tout est là: la dissociation nous livre la constitution formelle; l’intégration nous livre des unités signifiantes. Le phonème, discriminateur, est l’intégrant, avec d’autres phonèmes, d’unités signifiantes qui le contiennent. Ces signes à leur tour vont s’inclure comme intégrants dans des unités plus hautes qui sont informées de signification. Les démarches de l’analyse vont, en directions opposées, à la rencontre ou de la forme ou du sens dans les mêmes entités linguistiques.

Nous pouvons donc formuler les définitions suivantes:

La forme d’une unité linguistique se définit comme sa capacité de se dissocier en constituants de niveau inféieur.

Le sens d’une unité linguistique se définit comme sa capacité d’integrer une unité de niveau supérieur.

Forme et sens apparaissent ainsi comme des propriétés conjointes, données nécessairement et simultanément, inséparables dans le fonctionnement de la langue. Leurs rapports mutuels se dévoilent dans la structure des niveaux linguistiques, parcourus par les opérations descendantes et ascendantes de l’analyse, et grâce à la nature articulée du langage.

E. Benveniste. Problèmes de linguistique générale.

L’étude des sens

 

Un sens se forme à partir des données objectives, fournies par la situation, et à partir des données linguistiques, à savoir les ensembles lexicaux déjà constitués dans lesquels s’insère tel signe nouveau…

Il faut admettre, dès le départ, qu’un mot, quel qu’il soit, avant d’être employé, avant de figurer dans un contexte quelconque, appartient à un ensemble ou à des ensembles lexicaux. C’est de cette appartenance, c’est-à-dire des relations qui l’unissent ici et là à d’autres unité, qu’il tire ses virtualités d’emploi. Lorqu’on digure la polysémie au moyen d’un schéma du type:

 

signifiant Signifié 1 Signifié 2 Signifié 3

 

On construit dans le vide des relations idéales. Il serait préférable de considérer qu’un signifiant se rencontre ici parmi d’autres signifiants (1, 2, 3, 4), là parmi d’autres signifiants (5, 6,7, 8). Dans kle premier ensemble, st s’identifie par la propriété s’exprimer quelque chose qui le distingue des autres signifiants: ainsi grève (1) se détermine-t-il par rapport à cessation de travail, pause, revendication ouvrière, lock-out, etc. Dans le second, par une propriété analogue (encore qu’incomparable) par rapport à st 5, 6, 7: ainsi en va-t-il de grève (2) par rapport à plage, sable, arène, etc.

On appelle cette propriété un trait distinctif ou démarcatif ou différentiel.

La définition des traits distinctifs requiert donc qu’on ait au préalable délimité les ensembles. Aussi bien constate-t-on que la morphologie, dans la mesure où elle est l’ébauche d’une organisation sémantique de la langue, se prête d’abord, et dans des conditions relativement simples, à ce genre de recherche. Un suffixe comme – erie en français, dans l’une ou l’autre des valeurs qu’il possède dégage le trait démarcatif majeur des dérivés que l’on forme par son moyen et dont le nombre s’accroît au fur à à mesure des besoins (cf.: le néologisme contemporain meublerie). Parmi les suffixes, certains s’associent et composent des ensembles plus larges comparables à des cadres entre lesquels se diversifie le sens d’une base.

R.-L. Wagner. Les vocabulaires français.

 

Signifiant, signifié, référent

 

Si la sémantique est la science des significations linguistiques, il reste à définir ce qu’est une signification en linguistique. Il suffit de collationner les définitions des mots signification, signifier, sens, dans les dictionnaires, pour apercevoir que longtemps la chose n’a pas été claire; et l’étude des ouvrages de sémantique actuels prouve qu’elle ne l’est pas devenue tout à fait. La sémantique, à la différence de la phonologie et de la syntaxe, n’a pas encore atteint sa majorité scientifique. Beaucoup de linguistes pensent que c’est la partie de la linguistique où l’application des principes structuralistes rencontre le plus d’obstacles, - sur la nature même desquels toute la lumière n’est pas faite.

Exercices d’évaluation

1. Vérifier ses connaissances

1.1. Définir

 

Arbitraire – étymon – fonction – fonds primitif – forme – référent – sens – structure – trait distinctif.

1.2. Répondre brièvement

1. Comment sont fixées dans un mot les connaissances sur une chose, un phènomène?

2. Reproduisez la définition classique du mot et du signe.

3. Quels éléments entrent dans la structure de la signification?

4. Par quoi le mot, peut-il être motivé?

5. A quoi sert l’étymologie?

6. Y a-t-il un lien organique entre le mot, la structure phonique et l’objet de la réalité?

Faire le point sur

1. Quelles sont les preuves que vous pouvez apporter pour souligner l’imporance du sens?

2. Pourquoi des notions de «forme» et de «sens» sont indissolublement liées dans le fonctionnement de la langue?

3. Qu’est-ce qui aide à comprendre le sens et ses changements continuels de l’unité lexicale?

4. Quels rapportes entretient le sens avec la notion?

5. Qu’est-ce qu’on a en vue quand on parle de structurer le lexique?

2. Se préparer au commentaire

Prouver et décrire un fait que le même ensemble phonique (mot) peut être porteur de différentes significations.

3. Se préparer à la dissertation

Sujet: Champ sémantique: diversité et ambiguïté

Pour aller plus loin

En vous aidant de la méthode de se documenter et de constituer un dossier linguistique (fixer le but, l’introduction présente la démarche et le principe de recherche, quatre opérations essentielles du dossier: comprendre le sujet, faire les recherches, réunir la bibliographie, organiser le dossier), réaliser un dossier de quelques pages sur «Mots Motivés». Indiquer les perspectives et les conséquences.

Un exemple:

A. Comprenre le sujet

· Défnir les termes

Délimiter le champ de l’étude, définir tout d’abord les termes.

 

· Inventorier les thèmes principaux

Se demander quels sont les faits essentiels qui doivent absolument être étudiés?

 

· Etablir des objectifs de recherche

Après avoir pris sommairement connaissance des aspects généraux de la question, on prépare une première série de thèmes plus précis, qu’on allonge à mesure que les recherches avancent. Chacun de ces thèmes peut être étudié séparément.

 

B. Faire les recherches

 

Où et comment chercher

En consultant des ouvrages, commencer par repérer la table des matières, les index et les lexiques.

Aller du général au particulier, du simple au difficile.

Commencer la quête des renseignements par la consultation des ouvrages généraux.

C. Réunir la documentation

D. Organiser le dossier

 

Faire un plan détaillé

 

Tout en aisant les recherches, il est nécessaire de réfléchir au plan final qui doit présenter le dossier de manière logique, en fonction de ce que l’on veut illustrer, et aussi des ressources documentaires effectivement accessibles.

 

Présenter le dossier

Faire le sommaire

Rédiger une bibliographie et un index.

 

On remarquera que le meilleur manuel actuel en France, les «Eléments de linguistique générale» de Martinet, ne consacre pas de chapitre à la sémantique. Cependant l’auteur refuse de se passer du sens dans l’analyse linguistique. Il y recourt pour décrire les phonèmes et les monèmes en vertu de l’axiome structuraliste selon lequel «une distinction est pertinente sur un plan si elle suffit à établir une distinction sur l’autre plan»: a et o sont deux phonèmes en français, parce que blanc et blond ont deux signifiés différents, distingués par la seule opposition a et o. A une distinction sur le plan des signifiants correspond une distinction sur celui des signifiés.

Ceci re vient à admettre, à la suite de Saussure, qu’un signe linguistique est une entité à deux faces. D’une part sa face signifiante, le signifiant du signe, est une forme phonique constituée elle-même d’unités phoniques successives (les phonèmes), ou non successives (l’accent, l’intonation). D’autre part la face signifiée, le signifié du signe, qu’on note généralement entre guillements de dialogue.

Pour compléter cette présentation sommaire du concept saussurien de signe, ajoutons que le signe renvoie, dans la réalité non-linguistique, à quelque chose qui n’est pas lui: Saussure l’appelle tantôt la chose, tantôt le concept. Les logiciens et les linguistes anglo-saxons l’appellent aujourd’hui volontiers le «référent» du signe, et le mot est passé tel quel en français.

G.Monin. Clefs pour la sémantique.

Questions demandant la réflexion:

1. Qu’est-ce qui défini la forme du mot?

2. Le sens qui est toujours présent dans le mot, à quoi est-il comparé quant à sa capacité?

3. Où sont impliqués les rapports de forme et de sens?

4. Que fait apparaître la dissociation en constituants?

5. L’intégration des constituants que livre-t-elle?

6. Comment se définissent la forme et le sens d’une unités linguistique?

7. Comment se forme le sens?

8. A quoi appartient un mot avant de figurer dans un contexte?

9. Qu’est-ce qu’un trait distinctif d’un mot?

10. Le référent, comment est-il défini par Saussure?

 

Bibliographie

 

1. Лопатникова, Н.Н. Лексикология современного французского языка / Н.Н. Лопатникова, Мовшович Н.А. – М., 1982.

2. Супрун, А.Е. Методы изучения лексики / А.Е. Супрун. – Мн., 1975.

3. Лингвистический энциклопедический словарь. – М. 1990.

4. Lévite, Z.N. Cours de lexicologie française / Z.N. Lévite. – Minsk, 1963.

5. Rastier, F. Sens et textualité / F. Rastier. – Paris, 1989.

6. Siblot, P. Nomination et production de sens / P. Siblot. – Montpellier, 1995.

Test

 

1. Le signe linguistique unit

a. un concept et un nom

b. une image et un nom

c. une chose et un nom

d. un concept et une image acoustique

 

2. Le signe linguistique a des caractéristiques au nombre de

a. trois

b. deux

c. quatre

d. cinq

 

3. Le plus complexe et le plus répandu des systèmes d’expression est

a. la musique

b. la mimique

c. la langue

d. la peinture

 

4. Sous l’arbitraire du signe on entend

a. la motivation par rapport au signifié

b. l’immotivation

c. l’association avec le son

d. l’expression de l’habitude collective

 

5. Les fonctions des mots sont au nombre de

a. deux

b. trois

c. cinq

d. quatre

 

6. Sous quels aspects se présente le mot

a. contextuel

b. phonique

c. phonique et contextuel

d. phonique et morphologique

 

7. Pour accomplir son rôle le mot doit s’intégrer dans

a. l’unité inférieure

b. l’unité supérieure (syntagme)

c. l’unité phrastique

d. l’unité superphrastique

 

8. La possibilité d’idenntifier le mots dans la chaîne parlée est affirmée par

a. Bally

b. Rey

c. Sauvageot

d. Wagner

 

9. Toute structuration du lexique part de l’idée que le mot est une

a. unité inséparable

b. unité non isolable

c. unité isolée

d. unité non isolée

 

10. Le terme «champ conceptuel» est introduit par

a. Saussure

b. Sauvageot

c. Trier

d. Mounin

Glossaire

Abréviation (f) – procédé graphique consistant à écrire un mot en n’utilisant qu’une partie de ses lettres, retranchement de lettres dans un mot, réduction du mot à sa lettre initiale. La marque de l’abréviation est le point abréviatif.

Affaiblissement du sens – l

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