A)- Les limites linguistiques.
Стр 1 из 6Следующая ⇒ Introduction Nous abordons une nouvelle étape de dévèloppement de la langue française, étape dite LE MOYEN FRANCAIS, qui s’étend du XIV-e au XVI-e siècle. Linguistiquement, les limites du moyen français vont du début de la guerre de Cent ans (1328-1446) jusqu’à la fin des guerres de Religion (1598). Ce ne sont là que de simples points de repère, car il est impossible de dater et même d’identifier les limites de l’évolution linguistique, qui est continue et se développe sur de larges périodes. On doit d’autre part se garder de confondre les limites linguistiques et les limites culturelles. Il y a en effet une division historique qui sépare le Moyen Age des Temps Modernes: deux modes qui opposent leurs idées, leurs institutions, leurs moeurs, leurs littératures et leurs arts, à partir du grand mouvement de restauration de la culture classique. Les limites historiques en sont généralement fixées au milieux du XV-e siècle: à la fin de la guerre de Cent ans, à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). C’est à peu près le temps des grandes inventions et découvertes; celle en particulier de l’imprimerie. C’est l’époque de la Renaissance italienne et qui n’atteindra la France qu’avec quelque cinquante années de retard à la faveur des guerres d’Italie. Du point de vue historique, il est légitime de faire terminer le Moyen Age français au début du XVI-e siècle; et cette division reste valable pour la littérature française qui est l’expression de la culture. L’histoire de la langue proprement dite trouve sa place dans ce cadre, dans la mesure où l’idiome est lié à la culture et à la littérature. C’est pourquoi beaucoup d’auteurs distinguent un moyen français du XIV-e siècle et XV-e siècle, et un moyen français du XVI-e siècle. Cette division adoptée par Brunot dans la monumentale Histoire de la langue française et par Alexis François dans son Histoire de la langue française cultivée, est justifiée du point de vue de l’histoire et des rapports de la langue avec la société et les idées – en particulier avec l’himanisme renaissant. Mais du point de vue des sons, du lexique, de l’usage grammatical, la forme linguistique est une du début de la guerre de Cent ans à la fin des guerres de Religion; la langue de Brantôme (auteur de la Vie des grands capitaines et des Dames galantes, - XVI-e siècle) appartient au même système que celle de Froissart (poète et chroniqueur du XIV-e siècle), au moyen français.
I – “Deffense de la langue françoise”.
En 1549 du Bellay publie la célèbre Deffence et illustration de la langue françoise. Le français atteint ainsi l’âge de raison. Il proclame son ambition et ses droits de langue de culture, rivale du latin et de l’italien; et en même temps le devoir de s’illustrer, de se cultiver, de s’enrichir, de s’épurer, à la mesure de cette nouvelle tâche qu’il entend assumer. Mais du Bellay et ses émules de la Pléiade, dont il est le porte-parole, ne font que formuler en termes explicites une politique qui s’inscrit dans les faits depuis deux siècles déjà. Le français moderne est né au milieu du XIV-e siècle; et depuis des générations de juristes et de linguistes ne cessent de le polir et de lui faire une place chaque jour plus grande dans la compétition qui oppose le français au latin. L’histoire du moyen français est celle de cette conquête de la langue. Mais il nous faut d’abord en préciser les limites. a)- Les limites linguistiques. Les spécialistes distinguent deux grandes périodes dans l’histoire du français: l’ancien français et le français moderne. Il s’agit de deux idiomes distincts et autonomes qui présentent des traits phonetiques, grammaticaux et dans large mesure lexicaux différents. Non seulement l’ancien français possède des formes qui n’existent plus dans la langue actuelle (un cas sujet par exemple), mais là même où les formes ont survecu elles ont souvent des valeurs et des fonctions différentes dans les deux langues: le démonstratif ou l’article ou le passé simple, etc., s’insèrent en ancien français dans un système grammatical qu’ignore le français actuel; là, par exemple où nous opposons UN MUR- DES MURS l’ancien français dit UN MUR – MURS et il en résulte que DES a dans l’ancienne langue un champ de signification qui n’est pas celui de notre actuel article indéfini. Vus de loin l’ancien français et français moderne sont deux langues aussi éloignées l’une de l’autre que l’italien et le français actuels. Ces langues ne sont pas le produit d’une évolution continue du latin classique, comme on le dit généralement; entre les deux il y a eu une sorte de rupture, ce qu’on pourrait appeler une “mutation”, à la faveur de laquelle le système latin s’est transformé. On peut dire que le français, l’italien, l’espagnol sont les “enfants” du latin. Or tel est bien le cas du français moderne qui – pour reprendre la métaphore – est un “fils” de l’ancien français et non un “âge” de la vie d’un français né aux environs du IX-e siècle. Cet ancien français meurt en donnant naissance à un nouveau système linguistique, certes profondément marqué par son hérédité mais qui constitue bien un organisme autonome. Ici se pose le problème de la date de cette mutation et de cette “naissance”. Il ne saurait recevoir de réponse précise, ce qui montre assez les limites de cette analogie. En effet, d’une part un système linguistique est un ensemble de structures qui ont entre elles une relative autonomie et qui évoluent par parties et par étapes: ainsi la disparition du cas sujet plus ancienne que la grammaticalisation du pronom personnel, etc.;
D’autre part, chacun de ces phénomènes s’étend sur une longue période, parfois sur des siècles; pendant une longue période la forme archaïque subsiste parallèlement à la forme nouvelle qui gagne lentement du terrain. Il est donc souvent difficile de préciser le moment où l’on peut considérer qu’une nouvelle marque s’est substituée à l’ancienne; et à plus forte raison de décider des limites d’une langue considérée dans son ensemble. Ce n’est qu’au début du XVII-e siècle que la langue arrive à un point de maturité où elle sera normalisée et stabilisée par la génération classique des Malherbe et des Vaugelas. Jusqu’à cette date elle est encore dans une enfance et une adolescence, au cours de laquelle elle s’élabore et se construit. C’est la langue de la période du milieu du XIV-e siècle jusqu’à la fin du XVII-e que l’on désigne généralement sous le nom de moyen français; période au cours de laquelle le nouveau système qui s’est constitué vers le milieu du XIV-e siècle, se structure et se débarrasse peu à peu des vestiges parasitaires qui l’encombrent. Le moyen français n’est donc pas une étape intermédiaire entre l’ancien français et le français moderne, c’est la forme archaïque du français moderne, encore dans le système primitif. Si donc on peut parler d’un moyen français, la limite linguistique s’en inscrit entre la première moitié du XIV-e siècle et le début du XVII-e.
II. Illustration de la langue françoise.
Illustrer la langue c’est lui conférer du lustre, à la fois en la dotant de grandes oeuvres en “cultivant” les qualités qui seules peuvent rendre ces oeuvres possibles. Deux grands faits conditionnent cette culture. D’une part, le français est jusqu’ici une langue vulgaire inadaptée aux fonctions techniques et stylistiques qu’on va exiger de lui. D’autre part, c’est une langue momentanément en déséquilibre, fluente et vacillante, dont le système phonétique et grammatical est en train de se cristalliser, cependant qu’il charrie encore des vestiges de l’ancien langue lentement filtrés et décantés. Mais les deux phénomènes se confondent et l’évolution naturelle de l’idiome est conditionnée – souvent faussée ou dans tous les cas orientée – par les nouvelles fonctions qu’on exige de lui. Trois facteurs sont à la base de cette évolution: la formation d’une langue littéraire stylisée, conciente des fonctions du language et de ses moyens; la naissance d’une grammaire et la normalisation de l’idiome. Ces trois mouvements sont étroitement imbriqués; technicien, poète et grammairien bien souvent ne font qu’un, et communient également dans le culte d’un humanisme latinisant. Le technicien est un traducteur qui décalque l’original latin; le poète imite les modèles antiques et transpose les préceptes de la rhétorique classique; le grammairien, enfin, découvre que le français vient du latin, et prenant le fait littéralement, force la réalité grmmaticale française dans le moule héréditaire.
Certes, toutes les langues européennes ont été soumises à cette triple évolution; le français toutefois plus profondément que tout autre; en raison de ses origines d’une part et du fait surtout que ce mouvement a coïncidé avec une période de déséquilibre qui rendait la langue vulnérable à une action externe. Attaqué en plaine crise de croissance, l’idiome n’a offert qu’une faible résistance à l’action des latinisateurs et ceux-ci ont réglé d’une façon autoritaire et souvent intempestive bien des problèmes qui auraient dû recevoir une solution naturelle. Ce climat a contribué à l’élaboration d’une langue savante, profondément marquée et autonome de la langue parlée. Nulle part en Europe le fossé n’est plus profond entre la langue cultivée et l’idiome commun. Certes la langue poursuit son évolution naturelle par le développement de ses propres ressources; on connaît le programme de la Pléiade: emprunts aux dialectes et aux métiers, dérivation et composition, création stylistique, etc.; mais le fait fondamental reste la latinisation sous la triple influence des techniciens, des écrivains et des grammairiens.
Thème II. PHONETIQUE FRANÇAISE
La phonétique est une des sciences linguistiques. Elle étudie les sons du langage articulé, considérés comme phénomènes linguistiques, et leurs rapports avec les faits linguistiques: morphologiques, syntaxiques, sémantiques, lexicaux etc. La science de la phonétique a plusieurs branches qui emploient des méthodes appropriées. 1) La phonétique descriptive s’occupe de l’étude des sons du langage pris à une époque déterminée de l’histoire de la langue, par ex., le mileu du XX – me siècle. (synchronique, «horisontale») 2) La phonétique expérimentale emploie les appareils enregistreurs et autres instruments qui permettent d’observer les sons articulés avec une acuité de beaucoup supérieure à celle de nos sens et avec une précision objective. 3) La phonologie. Il y a au moins deux sens différents de ce terme: Ferdinand de Saussure et Maurice Grammont emploient ce terme dans le sens d’une étude des sons articulés et leurs combinaisons, sans chercher dans quelle langue ils sont réalisés, ni même à proprement parler, s’ils le sont dans aucune. Au contraire, «Le Cercle linguistique de Prague», en s’appuyant sur les études de Baudouin de Courteney et de Saussure, constate qu’une langue donnée n’emploie jamais qu’une partie restreinte d’éléments phoniques que peut produire l’appareil vocal de l’homme, et la phonologie se contente d’étudier dans la masse de toutes les nuances innombrables de sons possibles, ces sons seulements qui ont un intérêt sous le rapport de leur fonction dans la langue, et en particulier, de la valeur significative qui rend possible la compréhension des mots dans la compositions desquels ils entrent. Ainsi, la phonétique française peut étudier en principe toutes les nuances de l’ «a» en tant qu’élément sonore, abstraction faite de leurs fonctions dans la langue, tandis que la phonologie française ne s’occupe que des oppositions et des corrélations des «a» qui rendent possible la distinction du sens des mots.
Par exemple: pâte – patte; hâler – aller.
Elle ne s’occupe que des «a» qui sont un élément signifiant: elle dégage la fonction differenciative des éléments phoniques. 4) La phonétique générale, après avoir composé les phonétiques des différentes langues, généralise leurs données et construit une théorie générale du mécanisme de la production des sons articulés (ainsi que de leur constitution intime, commune aux sons des différentes langues). 5) La phonétique normative formule en s’appuyant sur les données apportées par les phonétiques générale, descriptive, expérimentale et historique des prescriptions impératives pour la prononciation correcte d’une lange. Elle profite des données fournies par ces sciences pour enseigner à articuler correctement les sons d’une langue. 6) La phonétique historique, appelée aussi dynamique, évaluative ou diachronique, «verticale» ne considère pas les sons d’une langue à une telle époque déterminée, mais elle les étudie à tavers plusieurs époques et elle observe leurs modifications dans le temps. Elle s’efforce d’expliquer ces modifications en déterminant leur nature et les conditions physiologiques, physiques et sociales qui ont pu les produire, elle détermine le moment précis de chaque modification, ainsi que le territoire sur lequel elle s’étendit. Sur cette base elle tâche de formuler certaines régularités dans ces modifications, régularités qu’on appelle «lois phonétiques». Le phonème, c’ est un son articulé élémentaire, la plus petite unité autonome perceptible qu ’on arrive à isoler dans une série des sons et qu’on peut différemment unir en groupes pour en former des mots et des phrases. Les phonèmes, en composant des unités phonétiques supérieures, passent par transitions insensibles et graduées l’un dans l’autre, presque comme les couleurs du spectre solaire. Chaque phonème peut présenter plusieurs nuances perceptibles que la phonétique classe comme variétés d’un nombre de phonèmes relativement petit. Ainsi, les instruments de la phonétique expérimentale et même une ouïe très fine et exercée permenttent d’établir dans la foule des nuances de l’ « ε » au moins 5 variétés relativement constantes dans: p è re, p e rte, p e ste, v e rdure, p é dant, poup é e. Le [ ε ] ouvert se compose de plusieurs ondes acoustiques, il y en a jusqu’à 28, très ressemblantes, mais jamais identiques: nous n’avons la conscience que d’une seule et même voyelle. Si en théorie le nombre de sons articulés est infini, dans la pratique on omet des nuances transitoires et on n’isole qu’un certain nombre assez limité de types phonétiques qu’on apelle phonème. En français il y en a 33 purs et 4 nasaux (37 en somme). Les phonèmes se distinguent entre eux par leur timbre ou qualité (leur durée ou quantité, leur intensité et leur hauteur). Au point de vue phonologique, le phonème c’est tout son fonctionnellement utilisable, c’est à dire, son distinctif, susceptible de remplir une fonction sémantique ou morfologique: il y a un phonème chaque fois là, où en remplaçant un son par un autre dans le mot nous obtenons un mot nouveau: b ain – p ain – g ain. (m ain; n ain; r ein; f in) II. Les variantes des phonèmes. Le nombre de sons possibles théoriquement dans toutes les langues du monde est infiniment grand: chaque langue possède un certain nombre de sons étrangers aux autres langues; chaque individu a sa manière personnelle de prononcer les sons de la langue donnée; chaque son peut changer celon la position qu’il occupe dans la chaîne parlée (il peut être réduit, moins long, il peut s’assimiler à un autre son etc).
Mais si en théorie le nombre de sons possibles est infini, en pratique toute la variété innombrable des sons prononcés se groupe dans chaque langue en certain nombre strictement limité de sons principaux qui constituent le système phonique d’une langue donnée. Pour isoler (détacher) ces sons principaux on fait abstraction des nuances transitoires, accidentielles des sons, des nuances conditionnées par la position du son dans la chaîne parlée ou par la manière personnelle des individus de prononcer ces sons, et de cette manière on détache (isole) un certain nombre de sons typiques (généralisés) qu’on appelle phonèmes. Le phonème existe réellement, mais il se manifeste dans ses variétés (ses variantes). En français il y en a 37, en russe – 28. Alors, selon Chtcherba, les phonèmes sont les sons typiques qui remplissent une fonction sémantique ou morphologique: ils différencient le sens des mots ou leurs formes grammaticales. o: כֿ Ex.: b ain – p ain – g ain; il saute - sotte. п ол - м ол – г ол – з ол – д ол – т ол – к ол – в ол пол– пол а – пол у; з о л – з а л – з и л. л а к – л у к – л и к – л ю к. Les sons se trouvant dans les mêmes conditions phonétiques nous aident à differéncier les mots ou les morphèmes, c-à-d, ils remplissent une fonction sémantique. (Le morphème – une partie de mot qui joue un rôle lexiqual ou grammatical: préfixe, suffixe, racine, flexion). Mais les phonèmes n’existent pas isolément dans la langue, ils figurent dans la chaîne parlée, c–à-d, ils entrent en rapports avec les autres phonèmes. On unie les sons en phonèmes non pas d’arprès leur similitude (parenté) acoustique ou articulatoire, mais selon leur parenté fonctionelle, s’ils remplissent la même fonction.
Ex: Si selon la position phonéthique les sons se prononcent de la façon différente, mais remplissent la même fonction, c-à–d, s’ils forment la même racine (mot, même radical, suffixe ou préfixe) ce sont des variétés du même phonème.
ε e Ex.: pâ:te - pâ·té – pâtisseur; bête – bêtise к о т - к ô том
Les phonèmes constituent les plus petites unités phoniques de la langue. Ils sontindivisibles, mais tout de même un phonème ce n’est pas un phénomène simple, juste au contraire, il est complexe, car il renferme plusieurs indices constitutifs.
Ex.: «D» possède l’indice de sonorité à la différence de «t»: dé – thé (игральнаякость; наперсток); d’explosivité; de pureté (n’est pas nasal etc).
Mais la portée de ces indices dans la caractéristique du phonème n’est pas toujours la même. Tous les indices constitutifs des phonèmes ne jouent pas le même rôle (de la même importance), parmi ses indices il y a toujours quelques uns qui sont différenciels, c–à–d, des indices d’après lesquels un phonème se distingue d’un autre. Ex.: - d – t – sonorité. Mais il y a des indices neutres, qui entrent dans la caractéristique d’un phonème, mais ils ne le distinguent pas d’un autre (par ex. explosivité pour «d» et «t»). Les phonèmes forment des couples corrélatifs qui se different d’après un seul indice différenciel et dont les autres indices coïncident (d - t; z – s; v – f; - ∫ etc). Dans la chaîne parlée les phonèmes se transforment selon la position qu’ils occupent, selon leur ambiance (l’entourage), selon les contacts et les combinaisons avec les autres phonèmes. Dans chaque nouvelle position les phonèmes se modifient et présentent des nuances et particularités diverses.
Ex.: a) – selon la place de l’accent: ə ^ á ^ а ə ^ ə к а р а к ати ца; з а к о н о м е рн о сть a: a· a mais: p â te – p â té – p â tisseur. (a:; a·; a) - iln’y a pas de réduction)
b) – selon l’ambiance: [u:] [u ] [כֿ:] [כֿ ] rouge - roux; longue – long; même phonème- (p) [b] ses variantes. a b strait - a b ominable; клу б - клу б а Selon leur position ces sons se prononcent différemment, mais remplissent la même fonction: forment la même racine ou autre morphème. Tout en restant les mêmes phonèmes (a, u, b, כֿ) ces sons se sont modifiés à cause de changement de leur position dans la chaîne parlée. Alors, dans la chaîne parlée nous prononçons réellement non pas les sons typiques, stables (les phonèmes purs), mais les sons modifiés. «Les sons prononcés rééllement dans la chaîne parlée sont appelés lesvariantes des phonèmes.» (Chtcherba) NB. L’ambiance phonétique dans laquelle le phonème se trouve dans la chaîne parlée s’appelle la position.
On distingue des positions fortes et faibles.
Fortes, c–à–d, favorables à l’accomplissement de la fonction sémantique du phonème: p ain – g ain; p as – b as (phonème se magnifeste sous sa forme principale). Faibles – défavorables, où le phonème change de sa nature selon sa position et se manifeste comme sa variante: [כֿ:] [כֿ] Ex.: longue – long [ ε:] [e] - similitude fonctionelle bête - bêtise клу б [п] – клу б а [б] C’est dans leurs variantes que se réalisent (se manifestent) les phonèmes. Le phonème et ses variantes sont en rapports dialectiques du tout et du particulier.
Grammont: «Les phonèmes peuvent présenter dans les differéntes positions des nuances et des particularités individuelles, mais ils restent le même phonème qui ne peut être confondu. Par ex., le phonème «p» dans les mots «p ic» (мотыга); râ p e (терка, напильник, кисть без ягод) sou p er ne se prononce pas toujours de la même façon, mais il reste toujours le phonème [p]. On pourra donc parler de l’espèce «p» qui ne peut pas être confondu avec l’espèce «r», «u» etc; de même qu’on peut parler de l’espèce «homme» bien qu’il n’y ait pas deux hommes qui ne diffèrent plus ou moins l’un de l’autre et cet espèce ne peut pas être confondu avec l’espèce «chat» ou «chien».
Conclusion: chaque variante du phonème est une réalisation (manifestation) concrète de ce phonème. Toutes les variantes du même phonème, prises ensemble, se généralisent en notre conscience et s’unissent en un tout qui est le phonème donné. L’apparition des variantes est conditionnée par la position du phonème dans la chaîne parlée. Les variantes ne sont pas en mesure (capables) de différencier le sens des mots. Ex.:м е тл´а [и ] - «e» glisse vers «i»; з´автр а к [ ∂] – «a» est réduit; b ê tise – «e» glisse vers «e» fermé.
Mais le sens reste invariable dans les 3 mots. Mais si nous omettons «т» (м е ла), «к» ' (завтра), changeons «ê» en «a» (bêtise – il b â ptise) – le sens change. L’apparition d’une nouvelle variante du phonème donné sous l’influence des sons contigüs porte le nom de l’alternance de position. Ex.: Les voyelles longues deviennent brèves dans les syllabes non accentuées; en russe – la réduction des voyelles inaccentuées. Il ne faut pas confondre les consonnes géminées el les consonnes longues. Ces dernières apparaissent lorsqu’il y a l’accent emphatique dont elles sont un élément essentiel. (Il n’y a pas de fléchissement de la voix pendant leur prononciation). Ex.: «Le Corbeau et le Renard»: - «que vous êtes " j oli!» etc
Liaison, Syllabation, Enchaînement I. La liaison est le changement de la forme phonétique d’un mot devant la voyelle initiale du mot suivant. Elle consiste en: I) – ce qu’on prononce la consonne finale du mot généralement muette, et 2) - en ce qu’on la joint à la voyelle initiale du mot suivant. L’origine de la liaison: dans latin vulgaire (populaire) d’où le français tire son origine, toutes les consonnes finales se prononçaient. Le français moderne a conservé quelques vestiges de cette norme ancienne. Ex.: jadi s; héla s; plu s (parfois); bre f; moer s; etc (nouv. tradition: bu t; aoû t; en fai t etc)
En ancien français commence l’amuïssement de toutes les consonnes finales. On observait les règles suivantes de la prononciation des consonnes finales: 1) – devant une pause toute consonne finale se prononçait en s’assourdissant: un homme gran t ( d > t); j’en ai si s (z >s) 2) - toute consonne finale se trouvait amuïe devant un mot commençant par une consonne (vers la fin du XII siècle). Cette prononciation est généralisée dans le français moderne. 3) - toute consonne finale se prononçait sonore devant un mot à voyelle initiale. Ex.: neuf [ > v] ans (f >v) La liaison est le vestige de cet état de choses, aujourd’hui prèsque entièrement disparu. Au cour de l’évolution du français les conditions de la liaison changent. L’amuïssement des consonnes finales en ancien français a abouti au XVI-e siècle à ce que dans le langage courant on s’est trouvé obligé de prononcer plusieurs voyelles de suite. Ex.: On avait àa ller au travail. il aàa ller au travail. Pap aaàa ller au travail. (à l’école)
Telle était l’évolution naturelle de la langue. Ce phénomène était apellé l’hiatus. Mais dès la seconde moitié du XVI-e siècle les poètes et les grammairiens se prononcent contre l’hiatus. Selon ces savants, l’hiatus viole les lois phonétiques de la langue française et rend la prononciation extrêmement difficile. C’est pour éviter l’hiatus que les savants ont introduit la liaison, c–à–d, ils sont revenus artificiellement à la norme de la prononciation des consonnes finales en ancien français. (Surtout est connu Malherbe (1555 – 1628) qui proscrivit l’hiatus de la poésie). Ils implantaient la liaison très énergiquement croyant qu’elle est nécessaire pour la raison d’euphonie. Mais les poètes et les grammairiens tombaient en erreur prétendant que l’hiatus était étranger au français. Il est facile à prouver que l’hiatus est un phénomène naturel, conforme à la nature du français. Le peuple français préférait l’hiatus à la liaison. Dans la conversation courante on évitait la liaison et prononçait sans aucun embarras plusieurs voyelles de suite. Ce qui plaide encore pour l’hiatus, c’est qu’on considère comme tout à fait normale la rencontre de deux voyelles à l’intérieur du mot: agr éa ble; oc éa n; cr ée r. Ainsi, l’affirmation des grammairiens que la liaison est nécessaire pour la raison d’euphonie ne tient pas debout. A présent, l’hiatus a conquis sa place au soleil, on l’appelle la liaison vocalique. (il a euun livre) La liaison vocalique consiste en ce qu’on prononce sans arrêt ni reprise de la voix plusieurs voyelles successives mais un léger fléchissement de la voix se fait sentir après chaque voyelle. Dans la langue russe on trouve le phénomène analogue à l’intérieur des mots étrangers: ао рта, аэ ропорт, к ао лин. Mais les Russes ne lient pas les voyelles qui se rencontrent d’un mot à l’autre: Ex.: она / и он; наша / Аня; она / ушла (Une cassure se fait entre deux mots) C’est pourquoi la liaison vocalique présente une certaine difficulté pour les Russes. En dressant le bilan, on doit dire que la liaison vocalique est un phénomène vivant, nécessaire à l’évolution phonétique de la langue, tandis que la liaison consonantique n’est qu’une tradition historique vivifiée artificiellement par les savants. La liaison est même embarassante, encombrante pour la langue. A cause de la liaison un nombre considérable de mots français ont deux formes phonétiques: 1) – la forme ancienne, qui ne s’emploie que devant un mot à voyelle initiale, elle se termine par une consonne. C’est la forme de liaison; et 2) – la forme moderne, due à la chute de la consonne finale; elle s’emploie à la position finale ou devant un mot à consonne initiale. Cette forme se termine par une voyelle et porte le nom de forme absolue (ordinaire).
II. La coupe syllabique. La syllabe est l’ensemble des sons qui se groupent autour de leur son syllabique représenté par une voyelle. Le principe fondamental de la syllabation française: autant de syllabes que de voyelles prononcéees. Ex.: beau – 3 voyelles orthographiques, mais une seule syllabe. C’est pourquoi la langue française est privée de diphtongues. On peut rencontrer quelques diphtongues à l’intérieur des mots, mais cela arrive assez rarement. Ex.: ch ao tique; c aou tchouc. En dehors de ces cas nous n’avons pas de diphtongues; si deux voyelles se rencontrent, elles forment deux syllabes (pays; chaos; Noël; poète; haîr; souhait;) ou l’une d’elles change en semi – consonne: cahier [ a - je ]; où est – il? [ wε – til ]; ça y est? [ sa - jε] Les syllabes ouvertes règnent en français, tandis qu’en russe s’est la syllabe fermée qui prédomine. Pour mieux comprendre le mécanisme de la syllabation il est nécessaire de savoir que chaque consonne peut avoir trois formes (suivant sa place dans la syllabe) 1 - croissante (explosive) (сильноконечный) – celle qui commence la syllabe. Elle se caractérise alors par l’augmentation de la tension musculaire des organes de la parole durant toute la tenue de cette consonne. Graphiquement elle est représentée comme ‹; ⁄˚. L’intensité croît vers la fin de la consonne, elle atteint son plus haut degré devant la voyelle syllabique. La limite syllabique passe devant cette consonne. ⁄˚⁄˚ Ex.: la da me │ pa sse 2 – décroissante (implosive) (сильноначальный) – celle qui termine la syllabe; la tension musculaire diminue durant toute la tenue du son. Graphiquement: ›; °\. La limite syllabique passe après cette consonne.
°\ Ex.: il tape › 3 - géminée - la consonne à deux sommets d’intensité. Graphiquement:
°\ ⁄˚; \/; Par ex.: ne frappe °\ ⁄˚ pas. La limite syllabique divise cette consonne en deux syllabes. Comparez la consonne «p» dans toutes les trois formes: 1 – tu tapes | mal (› - décroissante) 2 - la dame | passe (‹ - croissante) 3 – ne frappe | pas (\/ -géminée)
Conclusion: la limite syllabique passe à l’endroit où la tension musculaire atteint son minimum. Une syllabe est une suite de phonèmes à tension croissante suivie d’une suite de phonèmes à tension décroissente. La frontière syllabique est à l’endroit où l’on passe d’un phonème implosif (›) à un phonème explosif (‹) – (›|‹). Exemple de la syllabation:
particulièrement - [ p a r – ti – ky – ljεr – mã ] | ‹ › › | ‹ ›| ‹ ›| ‹‹ ››| ‹ ›| Nyrop: Syllabe est un groupe de phonèmes dominé par un son relativement plus intense que ceux qui l’entourent. L’élément constitutif des syllabes est le son syllabique. Passy: le son syllabique et tous les autres – les sons conçonnants. Grammont: La coupe syllabique - … «la séparation des syllabes est absolumentindépendante de la séparation grammaticale des mots». La consonne intervocalique ou devenue intervocalique dans la chaîne parlée appartient à la même syllabe que la voyelle qui suit.
Ex.: || Je | comp|te a| gi|r e|n ho|nnê|te homme. || [ – k כֿ- ta - Ʒi – râ - n כֿ- n ε - t m] III. Enchaînement. Limites des mots grammaticaux.
Les mots français sont des unités logiques et grammaticales et non pas les unités phonétiques. Quelqu’un qui ne sait pas où commencent et finissent les mots français (c–à–d, celui qui ne possède pas le français), ne pourrait jamais le deviner en entendant parler cette langue. C’est parce qu’aucun ou presqu’aucun indice matériel ne marque la fin ou commencement du mot.
Ex.: i|l es|t ou|vert|| – i|l est| tout| vert. || [ i – ℓε – tu - vεr] comte Rolland – contrôlant. [ k ô – tro - ℓã] le signalement – le signe allemand. [ℓə -si – ŋa - ℓmã] on s’en dégoûte – on sent des gouttes. [õ – sã – de - gut] Les limites des mots français ne sont pas nettes; le mot grammatical perd le plus souvent son indépendance phonétique dans la chaîne parlée, son accent et sa structure syllabique. D’ordinaire, les mots français se disent par groupes rythmiques, sans arrêt, et il arrive souvent qu’une syllabe est constituée par la fin d’un mot et le commencement d’un autre.
Ex.: e|lle ai|me A|dèle; || qua|tre heures. || [ε - ℓ ε – ma - dεℓ] [ka - trœ:r] L’union dans une même syllabe des éléménts appartenant aux mots différents s’appelle l’enchaînement. Il se fait même entre deux groupes rythmiques:
Ex.: Sa mère | est là. [sa - mε – rε - ℓ a ] Ainsi, c’est l’enchaînement qui efface les limites des mots grammaticaux dans la chaîne parlée. Dans la langue russe le mot grammatical garde son indépendance phonétique, sa structure syllabique et son accent même dans la chaîne parlée.
Ex.: хо-дит – о – ко – ло; а не хо – ди - то – ко – ло гадюк │ убили (а не гадюку | били) подруг | увели (а не подругу │ вели) La syllabe russe ne peut être formée que des éléments appartenant au même motgrammatical. C’est pourquoi le cas de l’enchaînement entre deux groupes rythmiques est difficile pour les Russes. Il y a tout de même quelques indices matériaux marquant les limites des mots français: 1) – les voyelles historiquement longues deviennent brèves à la fin des mots. 2) – les assimilations consonantiques se réalisent plus difficilement à la fin des mots.
Ex.: une vache | jaune (∫ / ʒ) 3) – les syllabes finales des mots significatifs à l’intérieur des groupes rythmiques ne perdent pas complètement leur accent. Voilà pourquoi on ne confond pas complètement les phrases comme:
«on s’en dé″goûte» et «on ″sent des ″gouttes».
Les Français font recours à quelques procédés pour faire coïncider la coupe de syllabes avec la limite de mot: 1) – la non-liaison (procédé à peine perceptible). Telle est la vraie raison d’être de l’ «h» aspiré; 2) – on insère un «e» muet.
Ex.: que lq u ec hose d e ample; l e iode:
ACCENT
Il y a des langues où l’accent est fixé. En ancien français la différence de degré entre syllabe tonique et syllabe inaccentuée a été très grande: la syllabe accentuée a dû se prononcer avec une grande intensité, et les atones ont été extrêmement faibles. De nos jours les syllabes d’un mot français sont assez égales en intensité, il y a seulement un accent un peu plus fort sur la finale que sur les autres syllabes. Il faut ajouter en outre que la règle qui veut que l’accent tombe sur la finale ne vaut pas pour chaque mot d’un groupe, mais pour le groupe entier. Ainsi, on a: un a´mi; mais: un ami sin´cère. Mais en dehors de l’accent normal, il y a aussi ce qu’on appelle l’accent d’insistance. Si on veut insister sur ce qu’on dit, si on veut s’exprimer avec une certaine emphase, il faut évidemment employer des moyens qui nous font sortir de la norme. L’exemple cité par Grammont «C’est épouventable» est bien fait pour illustrer ce phénomène. Le «p» peut se prolonger en prononciation emphatique; la voyelle [ u ] peut devenir plus longue, elle aussi. En outre, l’accent tonique et l’accent musical de cette voyelle peuvent devenir égaux à ceux de la syllabe ordinairement accentuée.
épouvantable é – pou - van - ta - ble (sans emphase) (avec emphase) Il y a d’ailleurs plusieurs cas à considérer: 1) - Accent d’insistance isolé C’est " d égoutant a) Il a fait un vol " m agnifique (Les mots commencent par une consonne; l’accent tombe sur la 1-re syllabe). Elle doit être u" niq ue b) C’est un crime a" bo minable
(Les mots commencent par une voyelle; l’accent tombe sur la 2 –me syllabe).
2) - Les accents d’insistance par séries. Ex.: Il faut se "soumettre ou se "démettre. NB. – L’intensité est souvent marquée par des moyens syntaxiques ou lexicaux
Ex.: C’est à Londres que nous les avons rencontrés (syntaxique) C’est mon ami à moi (lexical)
L’accent d’insistance Ainsi, c’est une règle pour le français de ne pas avoir deux syllabes de suite accentuées, c–à–d; qu’un monosyllabe accentué désaccentue normalement le mot qui le précède. On dit: un ' homme ≀ ai´mable avec un accent sur homme et un sur aimable, mais: un homme ´ bon, avec un accent sur bon et aucun accent sur homme.
Groupe rythmique
C’est un groupe de mots unis par le sens et portant l’accent à la dernière syllabe. On l’appelle parfois «mot phonétique» ou «groupe de sens». Le phonéticien français Maurice Grammont qui le premier a introduit et utilisé ce terme, donne la définition suivante à ce groupe: «Toute suite de mots qui expriment une idée simple et unique constitue un seul groupe rythmique et n’a d’accent que sur la dernière syllabe». Dans la phrase française l’accent de mot disparait,les mots constituant les phrases s’unissent en «groupes de sens» et ne portent qu’un seul accent sur la dernière syllabe de chaque groupe. Par exemple, dans la phrase: «Tout fut grandiose/ dans ce prologue/ de la Commune// (fr.) et: «Все было грандиозно /в этом прологе/ к Коммуне// (russe) dans les variantes russe et frànçaise il y a trois groupes de sens, mais en français il y a également 3 accents, tendis qu’en russe il y en a 6. Les mots-outils ne font qu’un seul groupe rythmique avec le mot auquel ils se rapportent, par ex.: les élèves, ces élèves, mes élèves, trois élèves, sur la table, sous la table, je veux partir, dites-lui, donnez-moi, de tout ce que vous lui avez dit, etc. Les locutions figées aussi ne font qu’un seul groupe. Par ex., coûte que coûte, à tout prix, une chambre à coucher, une salle de bain, un poste de radio, un maître d’hôtel, etc. Un seul groupe font les déterminatifs avec des déterminés qu’ils précèdent. Par ex.: un méchant garçon, strictement nécessaire, il a tout à fait bien écrit. Les déterminatifs monosyllabiques également ne font qu’un seul groupe rythmique même quand ils sont placés après les mots déterminés. Par ex.: chanter faux, parler bien, l’oiseau bleu, le rosier blanc. Ainsi, si un déterminant monosyllabique est placé après le mot déterminé, le dernier perd son accent, ne faisant qu’un seul groupe rythmique avec le déterminant (règle de désaccentuation). Par ex.: un tableau noir, une table ronde, un tapis vert, etc. Phonétiquement la fin du groupe rythmique est marquée d’un léger changement mélodique, de normal accent rythmique et souvent de longueur de voyelle accentuée. Remarque: Un conseil pratique – dans la phrase française il y a autant de groupes rythmiques que de membres de proposition. (Et n’oubliez pas que le sujet exprimé par un pronom conjoint (atone) forme un seul groupe avec le prédicat).
LE SYNTAGME
Pour exprimer une idée plus compliquée le groupe rythmique ne suffit pas. Dans ce cas – là on a recours aux unités de mots plus grandes qui s’appellent «syntagmes». Le terme «syntagme» est largement employé par tous les linguistes de tous les pays du monde. Mais on attribue à ce terme des significations très variées. P. ex., Passy appelle le syntagme «groupe de souffle». Il veut dire par là qu’on ne reprend pas haleine à l’intérieur d’un syntagme. Ce terme n’est pas incorrect, mais il ne détermine pas suffisamment la nature du phénomène qu’on appelle «syntagme». Il y a des linguistes (p. Ex., Ferdinand de Saussure) qui considèrent le syntagme comme une structure binaire dont les éléments se rapportent comme déterminé (T) à déterminant (T').
Ex.: Il a reçu une longue lettre. 1) – il (T) – a reçu (T') – le syntagme prédicatif; 2) – a reçu (T) – une lettre (T'); 3) – une lettre (T) – longue (T').
Le terme «syntagme» tel que nous le comprenons est introduit par l’académicien Chtcherba: «Le syntagme c’est un mot ou un groupe de mots grammaticaux reliés entre eux en un tout par le sens, les rapports syntaxiques, la mélodie spécifique et par l’accent qui frappe la dernière syllabe de ce groupe. Après un syntagme on peut faire une pause pour reprendre haleine». 1) – Au point de vue phonétique le syntagme est composé d’un ou de plusieurs groupes rythmiques réunis autour d’un seul accent. 2) – Au point de vue syntaxique un syntagme peut comprendre toute une proposition, un seul ou plisieurs membres de la proposition; le syntagme peut être binaire. 3) – La valeur sémantique du syntagme: la structure (syntaxique) d’un syntagme dépend avant tout du sens de toute la phrase ou de tout l’énoncé, de notre manière de comprendre cette phrase ou cet énoncé.
Pour diviser quelque texte en syntagmes il faut comprendre à fond l’intention de l’auteur, ce qu’il veut faire entendre par cette phrase ou par tout le passage. Bref, la division en syntagmes dépend de notre manière de comprendre le tout sémantique.
Ex.: Elle aimait se promener (|) dans la forêt(|) seule. Encore (|) une sonnerie. Messieurs (|) les Français (,) tirez les premiers.
En russe où l’ordre des mots est plus mobile (libre) on peut donner plusieurs significations à une même phrase en la divisant en syntagmes de plusieurs manières: 1) – Я могу дать вам "его║. 2) – "Я║могу дать вам его║. 3) – Я " могу║дать вам его║. 4) – Я могу " дать║ вам его║. 5) – Я могу дать " вам║его║
Или пример из «Евгения Онегина»: «Он из Германии (|) туманной Привез учености плоды».
L’académicien Vinogradov a tiré les conclusions suivantes de la théorie de Chtcherba concernant le syntagme: 1) – La langue ne possède pas de syntagmes tout faits (fig és). Ils se forment au cours de l’énoncé. 2) – Le sens du syntagme dépend du sens général de tout le texte. 3) - La structure du syntagme change selon le style du language (plus le style est familier, plus le syntagme est bref).
Ex.: - Style familier: - Dépêchons: ║C’est enfantin, mais on en meurt. ║ Une pince: ║Bon. ║ Une autre║. Voilà.║ Je n’ai que de la soie plate |, tant pis. ║
Style littéraire:
Au mur pendait un baromètre suisse. ║Il l’enleva d’une main, | et de l’autre accrocha l’empoule au clou.║
4) – La division en syntagmes dépend des lois grammaticales de la langue donnée.
Ex.: impossible: je n’ai | que de la soie; Elle se promenait dans| la forêt seule. 5) – Les principes de la division en syntagmes sont analogues en russe et en français, mais ce qui diffère, c’est la structure rythmique des syntagmes: en russe - chaque mot significatif porte son accent, en français – les fins des groupes rythmiques. (Les synthagmes existent dans toutes les langues, mais leur structure rythmique dans de différentes langues n’est pas la même).
Ex.: Hier soir | (1) « " Вчера " вечером || (2) après un long voyage | (1) " после " долгого " путешествия | (3) elle est arrivée | dans cette ville | (2) " она " приехала в " этот " город ||, (4) où s’étaient écoulées| les meilleures " где " протекли " лучшие " годы année| de sa vie || (3) " ее жизни || (5)
= 4 syntagmes, = 4 syntagmes, 7 accents 14 accents.
Thème III. GRAMMAIRE
INTRODUCTION La grammaire étudie la structure de la lanque, les catégoris grammaticales et les formes grammaticales constituant cette structure. La morphologie et la syntaxe sont deux parties de la grammaire, étroitement liées l’une à l’autre. La morphologie étudie les mots, leur formation et leur variation, alors que les groupes de mots, la proposition, les termes qui la connnstituent, les différents types de proposition sont étudiés dans la syntaxe. Il est à noter qu’en français les limites entre ces deux parties de la grammaire sont moins nettes qu’en russe. Les catégories grammaticales sont des notions grammaticales très abstraites et généralisées, propres aux mots, aux groupes de mots et aux propositions qui trouvent leur expression formelle dans une série de signes formels. Une catégorie grammaticale constitue toujours une unité de sens grammatical et de forme. Il ne faut pas confondre le sens grammatical avec le sens lexical. Si l’on prend les mots maison, montagne, océan, gare, on doit convenir qu’ils se distinguent nettement du point de vue de leur sens, chacun évoquant l’idée d’un objet particulier du monde réel. Mais d’après leur sens grammatical ces mots sont de même nature. Ils désignent tous une notion d’objet et sont caractérisés par les mêmes indices morphologiques: le genre, le nombre, la détermination. Le sens grammatical est plus abstrait et généralisé que le sens lexicale. La morpholoqie et la syntaxe ont leurs catégories grammaticales particulières qui se distinguent par leurs significations et leurs moyens formels d’expression. On relève dans la morphologie du français deux espèces de formes: a) des formes synthétiques ou simples: le changement du sens grammatical se manifeste dans le changement de la forme du mot: (je) lis – (nous) lis ons – (il) lis ait b) des formes analytiques ou composées, formées de deux éléments dont l’un est porteur du sens lexical, alors que l’autre élément n’exprime qu’un sens grammatical. Ces deux éléments forment un tout qui constitue le sens de la forme analytique: (j’) ai lu – (il) avait lu – (le livre) est lu
Ainsi, parmi les moyens formels, contribuant à exprimer le sens grammatical, il faut distinguer les moyens synthétiques et les moyens analytiques.
Moyens synthétiques Les moyens synthétiques sont propres en premier lieu aux langues synthétiques, mais ils se rencontrent également dans les langues analytiques auxquelles se rapporte le français. 1. La flexion. En français, on retrouve la flexion dans les d&e
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