Главная | Обратная связь | Поможем написать вашу работу!
МегаЛекции

Les adolescents consommateurs de drogues




Une enquête de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), menée auprès d'adolescents de 14 à 18 ans, a permis de dégager une typologie de consommation par rapport à l'ensemble des drogues, qu'elles soient licites ou illicites. Quatre classes ont ainsi été définies: les non-consommateurs (presque la moitié de l'échantillon); les consommateurs modérés irréguliers (26 % de la population), parmi lesquels 86 % fument peu et de façon occasionnelle, et 66 % n'ont jamais été ivres; les fumeurs (16 % de l'échantillon), dont 96 % fument régulièrement et 33 % ont une consommation d'alcool modérée; enfin, les gros consommateurs de tabac et les expérimentateurs de drogues illicites (8 % de l'échantillon), dont 92 % fument régulièrement, 61 % ont connu au moins trois ivresses éthyliques et 38 % ont une consommation régulière élevée d'alcool. Parmi ce dernier groupe de consommateurs, 59 % ont déjà essayé une drogue et 32 % prennent des médicaments psychotropes.

Les enquêtes les plus récentes montrent que l'usage de cannabis concerne essentiellement les jeunes. Entre 25 et 34 ans, ils sont un sur quatre à en avoir déjà fumé et 4 % continuent. Pour les moins de 25 ans, un sur cinq en a déjà fumé, 6 % continuent. La moitié des fumeurs de cannabis a commencé avant l'âge de 18 ans.

Ces études font apparaître que les usages multiples de produits licites et illicites concernent des populations certes minoritaires, mais dont les caractéristiques associées les font considérer comme des groupes à risques. Elles permettent d'évoquer une continuité des usages, de l'adolescence à l'âge adulte. Elles confirment également l'importance de l'alcoolisme et de la pharmacodépendance en France, pays qui détient des records mondiaux en matière de consommation.

Les toxicomanes

Deux études décrivent les caractéristiques et les comportements des toxicomanes: l'une effectuée dans les centres spécialisés, l'autre dans les antennes toxicomanie en prison. La première est menée par l'Inserm depuis 1986, grâce à des enquêtes auprès de plusieurs milliers de toxicomanes dans les 94 centres de soins spécialisés en France. Les caractéristiques étudiées sont le sexe, l'âge, le niveau scolaire, le mode de logement, l'activité professionnelle et le statut matrimonial. Les résultats, actualisés en 1991, montrent certaines particularités des toxicomanes traités par rapport à la population française en général: la proportion de femmes est de 26 %, parmi une population étudiée en majorité française (90 %) et principalement célibataire (69 %); très peu ont des enfants (21 %, pour 24 % vivant en couple); plus de la moitié du groupe a le niveau du BEPC ou du CAP, et seulement 16 % ont une activité professionnelle continue.

L'étude porte sur la drogue principalement utilisée et sur la drogue «de début», mais elle s'intéresse aussi à la polytoxicomanie et aux sevrages antérieurs.

Entre 1986 et 1990, certaines évolutions importantes sur le plan de la santé publique tendent à se confirmer. L'augmentation du nombre de couples et d'enfants est un indicateur significatif en matière de prévention des risques de transmission du sida. Au début des années 1990, le groupe des toxicomanes représentait 25 % des cas déclarés de sida. Leur mode de vie et leurs habitudes relationnelles rendent plus difficile l'adaptation des mesures de prévention usuelles. L'estimation du nombre de toxicomanes séropositifs se situe entre 25 et 30 %.

On estime qu'environ 350 000 à 500 000 personnes consommaient de la cocaïne en France, de façon occasionnelle ou régulière, en 1997. Le succès de cette drogue semble en partie lié à celui des raves – fêtes organisées de façon ponctuelle, associant musique techno et drogues multiples. Le nombre d'héroïnomanes serait de 150 000.

La polytoxicomanie

Depuis les années 1970, il a été observé que de nombreuses personnes accueillies dans les centres pour toxicomanes utilisent un nombre important et varié de produits psychotropes, d'une manière séquentielle ou conjointe. Ce constat relativise l'image dominante du toxicomane fidèle à un seul produit, et met en avant de nouveaux comportements de consommation multiple, ou polytoxicomanie.

On distingue d'abord la consommation séquentielle de différents produits: le toxicomane utilise des quantités croissantes de drogues de plus en plus dangereuses. La consommation simultanée de produits semble concerner de plus en plus de toxicomanes, surtout depuis les années 1990. Ainsi, aux drogues classiques (cannabis, héroïne, cocaïne) s'ajoutent toujours plus de drogues de synthèse: amphétamines (MDMA – 3 -4 méthylène dioxyméthamphétamine – plus connu sous le nom d'ecstasy, speed …); hallucinogènes (LSD …); médicaments détournés de leur fonction première (benzodiazépines, anxiolytiques, somnifères, anabolisants …). Les produits de doping sont utilisés notamment par les sportifs amateurs et lors de la phase terminale des «raves» afin de faciliter l'«after» – «descente» postérieure à la fête. Quant aux benzodiazépines, elles ont été responsables du tiers des surdoses enregistrées en France en 1996.

Le début d'une toxicomanie a souvent lieu entre 11 et 19 ans. L'intensité et la fréquence de l'usage ainsi que l'association de produits licites et /ou illicites peuvent jouer un rôle important dans sa cristallisation. Plusieurs études ont montré que l'usage de drogues illicites est souvent précédé de l'usage de cannabis, lui -même précédé par l'abus d'alcool. Les produits dits secondaires peuvent se révéler importants dans la logique d'intoxication du sujet ou avoir un caractère de substituts des produits qu'il préfère: l'alcool et les médicaments sont souvent cités comme faisant partie des produits centraux d'une consommation multiple; chez beaucoup de toxicomanes, le cannabis est à la fois le produit de début et le produit d'association. Ce phénomène de polytoxicomanie s'observe également au niveau de la population en général. Les associations les plus courantes concernent principalement l'alcool et les médicaments, le tabac et le café. Les profils de consommation sont étroitement liés à l'âge et au sexe, mais également à d'autres variables comme l'isolement.

Ces différents produits jouent un rôle dans l'apparition d'une pharmacodépendance, qu'ils soient produit d'initiation, d'accompagnement ou de remplacement. Certaines substances aggravent la toxicomanie: c'est le cas de l'alcool, et ce d'autant plus que sa consommation est précoce et intense. Ainsi, toutes les enquêtes réalisées en milieu scolaire tendent à montrer que l'alcoolisation précoce et la prise régulière de tabac constituent un terrain favorable à d'autres comportements de dépendance.

Поделиться:





Воспользуйтесь поиском по сайту:



©2015 - 2024 megalektsii.ru Все авторские права принадлежат авторам лекционных материалов. Обратная связь с нами...