В придаточном сравнительном предложении. 21 глава
в прошлом (futur du passé).
N.B. — II leur demande: "ME donnez-VOUS MON chapeau?"
в косвенной речи будет: II leur demande S'ILS LUI donnent SON chapeau.
2. С глаголом в infinitif, с вопросительным словом: qui, que, comment,
и т.п.: Je me demande que faire (или: quoi faire), qui inviter, comment
PLACER MES INVITÉS.
N. B. -— Вопросительное предложение с глаголом в неопределенной
форме не всегда является придаточным; оно может быть также
независимым: — «Que faire?».
УПРАЖНЕНИЯ
I) (а) Найдите в тексте два предложения с местоимением quoi и укажите его
роль в предложении, (б) Преобразуйте эти предложения в косвенные вопроси-
тельные.
II) Найдите в тексте все предложения с местоимением que, укажите его роль
в этих предложениях и объясните его значение.
III) В следующих предложениях объясните употребление формы conditionnel:
собственно условное наклонение или будущее время в прошлом: — Le peintre
demandait si personne n'amènerait de chien. — Il se demandait ce qui arriverait, si les
femmes voulaient s'affranchir des règles de la mode. — // s'inquiétait de savoir si les
femmes se mettraient des parfums. — J'ignorais s'il y aurait pour le peintre des plats
sans beurre. —- Je me demande de quoi parleraient les femmes, si elles ne s'occupaient
pas de la mode, et ce que deviendrait la vie des hommes, en pareil cas.
IV) Составьте по три предложения со словом "si" в роли вопросительного
наречия и в роли условного союза.
V) Преобразуйте следующие вопросительные предложения в косвенную речь
(глагол главного предложения переносится в прошедшее время. Напр.: Que
mangera-t-on? — Degas demandait ce que l'on mangerait.) — Degas aimait-il l'ordre?
(Je ne savais pas...) — Est-ce un beau tableau que vous m'avez apporté?
(Il ignorait...) — Y aura-t-il pour moi un plat sans beurre? — Aurez-vous enfermé votre
chat? — Où iront-ils dîner? — Les femmes arriveront-elles en retard?
VI) Составьте косвенный вопрос с глаголом в неопределенной форме,
используя следующие вопросительные местоимения: qui? que? quoi? quel? où?
quand? comment? (Напр.: Je ne sais avec qui travailler — je ne sais comment faire.)
VII) Эссе. Montesquieu a écrit une page célèbre, où il se moque des «caprices de la
mode». A votre tour, faites la satire d'une mode qui vous ait semblé particulièrement
ridicule.
СЛОВАРЬ
(Существительные histoire, anecdote). Объясните значение слов
Cette anecdote est amusante. — Le journal a publié un écho sur le mariage d<
cette vedette de cinéma. — Tallemant des Réaux a écrit de nombreuses histon
ettes sur la cour de Louis XIII. — Je vais vous raconter une bonne histoire sic
votre ami André. — Quel conte me faites-vous là? Je n'en crois pas un mot.
Les chroniques de Villehardouin et de Joinville sont utiles à la connaissant-,
du Moyen Age. — Plutarque a écrit les Vies des Hommes illustres
Aimez-vous les relations de voyages? — Avez-vous lu les Mémohes de Saint
Simon? Ils sont le plus précieux document sur l'époque de Louis XIV. 1.'
biographie de Victor Hugo par André Maurois se lit comme un vrai roman.
ТЕКСТ 79
UN PORTRAIT PA R MA TISSE
P. L. (Paul Léauiaud, homme de lettres) — On me téléphone un soi:
que M. Matisse veut faire mon portrait. Je ne le connaissais pas.
R. M. (Robert Mallet, autre homme de lettres). — Vous ne le
connaissiez pas?
P. L. — Enfin, je connaissais sa réputation, mais je ne l'avais jamab
vu. Je réponds: «Je ne connais pas M. Matisse. Ça me gêne beaucoup»
On me dit: «Si vous refusez, vous faites une impolitesse à M. Matisse»
Enfin, bon. Alors je suis allé plusieurs fois chez M. Matisse qui — jt
dois lui rendre cette justice—a été avec moi comme s'il me connaissait
depuis quarante ans. La sympathie même, la cordialité, la gaieté
Rouveyre était à côté de lui. Il a bien fait une quinzaine de croquis
II les montrait à Rouveyre qui disait: «Quelle spiritualité! C'est meneil
leux!» Bon. Enfin, un jeudi, j'arrive. M. Matisse était couché comme
d'habitude et je me mets sur une chaise en pensant: «C'est encore ил
jour de pose.» On bavarde, et tout à coup Rouveyre me dit: «Léautaud,
regardez donc là-bas.» Je me lève et je vais regarder. Et je vois en effet,
au mur, une grande feuille de papier avec une lune, une pleine lune! Je
pense: «Sapristi! Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire?»
R. M.—Et au milieu de cette lune, il y avait quelque chose?
P. L. — Mais non, rien! Un cercle comme ça! Hop, et c'est tout1
Alors je reviens et je lui dis: «Oui, oui, c'est étonnant... étonnant >•
Voilà.
R. M. — Vous disiez à Matisse que vous trouviez son dessin
«étonnant». En somme, vous étiez sincère, parce que ça vous étonnait
plutôt?
P. L. — Complètement. Mais alors, le soir, M. Matisse téléphone
à Mlle Dormoy et lui dit: «Chère amie, dites donc, M. Léautaud n'a pas
dit grand-chose quand il a vu le portrait.» Alors, elle qui fait des
compliments comme on fait des confitures: «Mon cher grand ami, il est
si timide! Mais il a été dans l'émerveillement.»
PAUL LÉAUTAUD. Entretiens avec Robert Mallet.
ГРАММАТИКА
ПРИДАТОЧНЫЕ ПРЕДЛОЖЕНИЯ
В РОЛИ ДОПОЛНЕНИЙ (продолжение).
С соединительным союзом «que»:
1. В изъявительном наклонении (indicatif) после глаголов, выражаю-
щих мнение, оценку: dire, penser, croire:
On me téléphone QUE M. MATISSE VEUT FAIRE MON PORTRAIT.
Или в условном наклонении (conditionnel): II leur téléphone QU'IL
viendrait, s'il pouvait. — Il leur téléphona QU'IL viendrait sûrement
(= futur ou passé).
2. В сослагательном наклонении (subjonctif), после глаголов, выража-
ющих желание, сомнение, чувство или после глаголов в отрицательной
или вопросительной форме, что встречается довольно часто:
Je veux QUE M. matisse FASSE SON portrait (глагол, выражающий жела-
ние).
Il ne pensait pas QUE SON MODÈLE EÛT besoin DE REPOS (глагол в отрица-
тельной форме).
Crois-tu QUE CETTE PLEINE LUNE SOIT MON PORTRAIT? (ГЛЭГОЛ В ВОПро-
сительной форме).
Если придаточное предложение-дополнение предшествует главному,
то в нем используется сослагательное наклонение (subjonctif): «QU'IL SOIT
HONNÊTE, je le crois».
УПРАЖНЕНИЯ
I) Определите, какое наклонение использовано в следующих фразах
в придаточных-предложениях-дополнениях, и объясните его употребление: — On
m'affirme qu'il ne faut pas refuser la proposition de M. Matisse. — Je crois que si je
222 i
l'invitais, il en serait très flatté. — Léautaud s'étonne que Matisse veuille faire son
portrait. — Léautaud déclarait à Matisse que son dessin était étonnant. — Léautaud ne
pensait pas que ce dessin pût être une mauvaise plaisanterie. Mais il doutait que ce fût
son portrait. — Je pense que Matisse a fait au moins une quinzaine de croquis. ______ Le
peintre exigeait que son modèle lui fût absolument soumis. — Léautaud, ne connaissant
pas Matisse, lui fît répondre qu'il serait gêné de poser devant lui. Mais le peintre assura
qu'il serait peiné que Léautaud n'acceptât point sa proposition. Il est certain que c'eût été
impoli de la refuser.
II) Поставьте глаголы в скобках в нужное время и наклонение: _____ L'artiste
exigeait que son modèle (poser) comme une pomme. — Un soir, on téléphona
à Léautaud que Matisse (vouloir) faire son portrait. Léautaud répondit qu'il ne
(connaître) pas le peintre. — Le peintre fut étonné que son modèle n'(admirer) pas
davantage son dessin. — Léautaud déclare à Matisse qu'il (trouver) son dessin étonnant.
Rouveyre assure qu'il (être) merveilleux. — Tu ne souhaites pas que l'artiste (faire) ton
portrait. Mais tu crains que ton refus ne lui (être désagréable). — Matisse a peur que
Léautaud n'(être) pas très satisfait de son portrait. — II est probable que, si j'avais dit
exactement ce que je pensais du tableau, je (se brouiller) avec l'artiste
III) Составьте три фразы, в которых глагол главного предложения и глагол
придаточного предложения-дополнения стояли бы в настоящем времени изъяви-
тельного наклонения (Formez trois phrases, où le verbe de la principale et celui delà
subordonnée d'objet soient à l'indicatif présent.
IV) Измените полученные фразы, поставив глагол главною предложения
в imparfait de l'indicatif.
V) Составьте четыре фразы, в которых глагол главного предложения стоял бы
в présent de l'indicatif, a глагол придаточного предложения-дополнения —
в subjonctif présent.
VI) Измените полученные фразы, поставив глагол главного предложения
в passé simple.
VII) Эссе. Vous vous faites faire des photos d'identité.
VIII) Эссе. Discutez cette réflexion de Pascal: «Quelle vanité que la peinture, qui
attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les
originaux!»(Pensées.)
ТЕКСТ 80
VLAMINCK, VU PAR FRANCIS CARCO
(Attention! ce texte contient beaucoup d'expressions populaires
ou d'argot.)
«Si ta femme était venue te dire en 1914: «P'tite tête1, il faut que je
parte au «badaboum!»2 qu'aurais-tu répondu? Tu lui aurais ordonné:
«Marie, fais-moi le plaisir de t'enfermer dans la cuisine et de n'en pas
sortir avant que je te le permette.»
«De cette façon, déclarait Vlaminck en affectant le plus grand
flegme, on aurait évité la guerre. Seulement, comme c'est nous, les
hommes, qui rejoignions nos régiments, toutes les femmes nous ont
boni3: «Allez! fais vite. Vlà ta musette! J'y ai mis des mouchoirs, deux
chemises, trois paires de chaussettes, une bouteille de gnole, du
chocolat et un crayon à encre pour que tu puisses m'écrire.»
Vlaminck n'a peur de rien: il voit les choses tragiques dans leur
triviale grandeur, sous un angle où personne n'a osé les découvrir. Je l'ai
connu dans l'atelier qu'il occupait, rue du Départ, à Montparnasse.
Travailleur en usine, il avait conservé, des quelques mois passés parmi
des ouvriers, une allure bien faite pour «souffler» le bourgeois4. Or cette
allure correspondait au gros tempérament du peintre dont l'air jovial et
le petit chapeau pouvaient parfois prêter à une vague ressemblance avec
Dranem5. Dans la rue, des passants se retournaient sur son passage.
«Tiens, c'est Dranem! disaient-ils. T'as vu Dranem?»
Vlaminck ne bronchait pas.
«Tout plutôt que le genre esthète!6 affirmait-il épanoui. Vous ne
voyez pas qu'on m'appellerait «Cher maître?» Y aurait de l'abus!»7
Chandail de sport à col roulé, chaussures à double semelle, œil bleu
d'un gars du Nord, cheveu blond et teint coloré, l'artiste est taillé en
athlète. Où qu'il aille8, il ne saurait passer inaperçu. C'est un costaud. Le
rêve de sa jeunesse n'a été, jusqu'à ce qu'il l'eût réalisé, que de posséder un
«pétard»10 dans une poche et cent billets de mille dans l'autre.
«Avec ça, proclamait-il, je suis le roi du monde.»
Riche propriétaire terrien, sa façon de vivre est réellement
aujourd'hui, sinon celle d'un roi, du moins celle d'un nouveau marquis
de Carabas11. Il faut le voir «gazer»12 au volant de sa grosse voiture. Son
garagiste lui-même est obligé de «tirer sa casquette».
«Y a pas13 à discuter, ronchonne-t-il. C'est un as14. Je ne pige rien
à sa barbouille mais, question sport, il se pose là!»15
Ayant vu le jour dans le quartier des Halles, en face du square des
Innocents, Vlaminck fut élevé dans la banlieue de Paris. «Ma jeunesse
s'est passée sur l'eau et sur les berges de la Seine parmi les débardeurs,
les mariniers, m'écrivit-il à l'occasion d'une petite étude que je lui
consacrai. Mon père, musicien, était né en Flandre mais de souche
hollandaise.
«Pour faire de la peinture, déclarait l'excellent homme, faut être
riche!»
Son rêve était de voir plus tard son fils chef de la fanfare de Chatou,
et il ajoutait, le plus sérieusement du monde:
«De cette façon, tu demeurerais dans la Mairie. Tu serais logé. Tu ne
paierais pas de loyer.»
F.CARCO. L'Ami des Peintres.
Примечания:
1. Argot, ternie d'affection. P'ute: contraction famihèie pour petite См. даиое. Via
(voilà), t'as vu (tu as vu). 2. Жарг. Война. З. Жарг Заявили нам Même radical que le
boniment d'un forain (см стр. 213). 4. Жарг Удивлять людей, привыкших
ь хорошим манерам (= leur couper le souffle, la respiration). 5. Комический акаер
того времени 6. Эстетство. 7. Жарг. Это было бы чересчур, слишком 8. Quel que
soit le lieu où il va.— Expression indéfinie d'opposition. 9. Жарг. Силач, здоровяк.
10. Жарг. Писголш или револьвер, "пушка". 11. Маркиз Карабас - - персонаж
сказки Щ Перро "'Кот в сапогах", символ богача. 12. Жарг. Мчагь на очень
высокой скорости, "жать на газ". 13. Fam.: Il n'y a pas. 14. Он ас, мастер. Так
говорят потому, что туз (по-французски l'as) является самой сильной картой
в большинстве карточных игр. 15. Жарг. Я ничего не понимаю в его мазне
(от: «baibouiller»), но что до спорта, то тут он очень силен.
ГРАММАТИКА___________________________
ПРИДАТОЧНЫЕ ПРЕДЛОЖЕНИЯ
В РОЛИ ДОПОЛНЕНИЙ (окончание)
I. — Инфинитивные придаточные предложения
с собственным подлежащим:
1. После глаголов чувственного восприятия: j'entends, je vois, je sens
и т.п.:
Nous regardons LA LUNE JOUER SUR LA MER. — Nous regardons JOUER LA
LUNE. — Nous LA regardons JOUER SUR LA MER.
Подлежащее, выраженное существительным, стоит или перед
глаголом в неопределенной форме, или после него. Подлежащее,
выраженное местоимением, стоит перед глаголом главного
предложения, за которым, как правило, непосредственно следует глагол
в неопределенной форме.
2. Предложения с глаголом laisser подчиняются тому же правилу:
// laisse SES ENFANTS JOUER tranquillement. — // laisse JOUER LES
ENFANTS. — Il LES laisse JOUER.
Но если глагол главного предложения — faire, то подлежащее-су-
ществительное всегда стоит после глагола в неопределенной форме:
Je fais venir L'EMPLOYÉ.
(Словосочетание je fais venir можно воспринимать как единый глагол,
тогда «employé» выступает в роли дополнения.)
II. — Инфинитивные придаточные предложения без
подлежащего употребляются после глаголов, служащих для
выражения мнения, оценки: dire, croire, и т.п. в том случае, если оба
сказуемых — главного и придаточного предложений — относятся
к одному подлежащему:
J'espère POSSÉDER, un jour, un Vlaminck.
(= j'espère que je posséderai, plus tard, un Vlaminck.)
III. — Напомним, что относительное придаточное предложение тоже
может выступать в роли дополнения:
Je récompenserai QUICONQUE AURA bien travaillé.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Объясните порядок слов в инфинитивных придаточных предложениях: —
Nous voyons le train arriver en gare. — Le père de Vlaminck laissa tout de même son fils
faire de la peinture. — Un passant trop pressé m'a fait tombe: boulevard du Montparnasse.
— Nous regardons passer les artistes. Nous les regardons passer. — Avant de partir, le
bateau fait hurler sa sirène.—La servante laisse tomber la bouteille de vin.
И) Замените существительные, выступающие в роли подлежащих в инфини-
тивных придаточных предложениях, на соответствующие личные местоимения
(Напр.: Nous regardons passer les artistes — nous les regardons passer.): — Je sens
monter mes larmes en écoutant l'accordéon. — II laissa le coiffeur lui couper la
moustache. — Le client fît venir la servante. — Nous écoutions le vent siffler à nos
oreilles. — Laissez votre ami payer l'addition.
III) Преобразуйте придаточные предложения с союзом «que» в инфини-
тивные придаточные предложения без подлежащего: — Je crois que j'entends ton
père qui revient. — Je lui ai déclaré que je connaissais fort bien la Bretagne. Il m'a dit
qu'il n'en croyait rien. J'ai dû lui jurer que j'y étais né, et que j'y retournais tous les
ans. — J'espère que je quitterai un jour le quartier de l'Opéra pour aller habiter
boulevard du Montparnasse. Je pense que j'y vivrai plus à mon aise. — Je reconnais
que je n'ai jamais aimé l'eau-de-vie de cidre et que je lui ai toujours préféré к
cognac. — Je jure que je ne vous ai pas dénoncé à la police.
IV) Замените инфинитивные конструкции, входящие в следующие предло-
жения, на придаточные предложения с союзом «que»: — Ce matelot espère
embarquer bientôt. — // avoue ne pas se plaire dans un quartier neuf et aimer mieux
son vieux Montparnasse. — Le coiffeur assure pouvoir prédire le temps d'après l'état
des cheveux de ses clients. — Je pense avoir bientôt assez d'argent pour acheter un
poste de télévision. — // croit être arrivé dans sa Bretagne natale, dès qu'il entend cette
vieille romance.
V) Измените получившиеся сложные предложения, поставив глагол главного
предложения («espère», «assure», и т.п.) в imparfait de l'indicatif.
ТЕКСТ 81
L'ÉCOLE DE PARIS:
Modigliani et ses amis.
On désigne sous ce nom un ensemble de peintres contemporains, qui,
à la suite de Picasso, cherchent une interprétation du monde moderne par
le renouvellement de la forme et de la couleur. Cette école compte, avec des
Français (Braque et Buffet, par exemple), un très grand nombre d'étran-
gers: des Espagnols: Picasso, Juan Gris; des Russes: Soutine, Chagall; des
Italiens: Modigliani; des Allemands: Max Ernst, Hans Reichel, etc.
Montparnasse fut longtemps le centre de leur activité, leur quartier
général, en quelque sorte; et, grâce à eux, Paris, depuis 1900 environ, joue
le rôle de Rome aux 17-e et 18-e siècles.
... C'était un type que Zborowski! Polonais d'origine, il préparait
l'École du Louvre quand la guerre1, brutalement, le refoula sur Montpar-
nasse, où, malgré sa propre disette, il s'ingéniait à soulager celle des
artistes qu'il admirait (...). Ses démêlés avec Soutine fourniraient
la matière d'une chronique2. Le premier consista dans le portrait,
grandeur nature3, de cet artiste que Modi4, faute de toile, avait peint
à même la porte de la pièce où il travaillait.
— Bien. La porte est perdue! se contenta d'affirmer Zbo.
— Tu la vendras son poids d'or, protesta Modigliani.
— Oui, mais, en attendant, fit logiquement observer Mme
Zborowska, nous serons obligés d'avoir tout le temps ce portrait sous les
yeux!
Soutine, qui s'était éclipsé, de peur qu'on ne lui reprochât double-
ment sa présence, ne reparut pas de plusieurs semaines rue Bara et, dans
cet intervalle, Zbo et sa femme avaient pris leur parti d'une pareille
fantaisie. Le succès de Modi fit le reste. Cent, cent vingt, cent trente
mille5... La porte fut adjugée à un Américain qui dut emporter le
chambranle6 pour avoir cette œuvre au complet.
F.CARCO. L'ami des peintres.
Примечания:
1. Первая мировая война (1914 - 1918). 2. Хроника. 3. Или: grandeur naturelle.
4. Modigliani. 5. Cent, cent vingt, cent trente mille francs.
XIII
ОТЕЙ
ТЕКСТ 82
LE PREMIER VOYAGE AÉRIEN (1783).
Il eut lieu, en montgolfière, aérostat inventé par les frères Montgolfier
La force ascensionnelle était due à l'air chaud d'un foyer placé sous la
sphère. — Le départ eut lieu du jardin de la Muette, dans l'actuel quartier
d'Auteuil-Passy.
Bientôt le ballon est prêt pour les premiers essais. Il est en papier
huilé, mesure 20 mètres de hauteur, 16 de diamètre et peut contenir
20000 mètres cubes d'air chauffé par un réchaud alimenté par de la
paille et suspendu à l'enveloppe par des chaînes. De part et d'autre de la
partie extérieure de l'orifice, on place deux paniers d'osier, en forme de
demi-lune, destinés aux navigateurs. (...)
Cependant le roi refuse l'autorisation de procéder à une ascension en
ballon libre. Tout au plus permet-il1 que l'on embarque dans la machine
deux condamnés à mort.
«Quoi! s'exclama Pilâtre de Rozier2, deux criminels auraient les
premiers la gloire de quitter la terre et de survoler Paris? Non, cela ne
sera point!»
Le marquis d'Arlandes2 fait agir ses relations, la duchesse de
Polignac et Philippe de Chartres s'en mêlent, Marie-Antoinette va
supplier son mari et Louis XVI cède — il cédera toute sa vie!
L'expérience est décidée pour le 21 novembre et le roi offre même son
château pour la première ascension. Dès midi les Parisiens ont envahi le
parc et vont contempler l'aérostat placé sur une pelouse qui sera un jour
traversée par notre rue d'Andigné3. Puisque l'on est à la campagne, les
élégantes portent des coiffures champêtres: à deux mètres du sol, sur la
tête de ces dames, on voit des prairies traversées de ruisseaux argentins,
des collines couronnées de moulins, des mares où s'ébrouent des
canards guettés par un chasseur... Mais toutes les dames pâlissent de
jalousie lorsqu'elles aperçoivent une Parisienne qui arbore4 une coiffure
«montgolfière». Le fameux Léonard5 a juché au sommet de faux
cheveux un ballon bleu et or, tout semblable à celui du sieur Mont-
golfier...
Les préparatifs sont lents: l'enveloppe s'est décousue; et, tandis qu'on
la répare, le public s'est égayé6 dans le parc et visite le domaine.
Cependant Pilâtre et son compagnon ont allumé leur brasier et
y jettent des bottes de paille à profusion. Le marquis est tout étonné de
voir si peu de monde autour de lui. Il tient aux applaudissements qui
vont saluer le départ et agite son mouchoir. Bientôt, il peut voir la foule
accourir et l'acclamer. Mais il n'est pas là pour cela et son compagnon le
rappelle à l'ordre.
«Monsieur le marquis, vous ne faites rien, et nous ne montons guère.»
Monsieur d'Arlandes s'excuse. — «Je remuai le réchaud, racontera-t-il7
lui-même dans le Journal de Paris du 29 novembre, je saisis avec une
fourche une botte de paille qui, sans doute trop serrée, prenait8 '
difficilement; je la levai, la secouai au milieu de la flamme. L'instant
d'après, je me sentis enlevé par-dessous les aisselles et je dis à mon cher
compagnon:
«Pour cette fois, nous montons.»
Il est 1 heure 54 de l'après-midi. (...)
Le globe progresse en effet vers le sud-ouest. En-dessous des
voyageurs, le petit village de Passy — il n'a pas 1500 habitants — étage
ses maisons et ses moulins à flanc de coteau. L'ombre du ballon se
profile sur les sillons d'une plantation de vigne bordant la rue Vineuse
et dont Louis XIII aimait boire le vin lorsqu'il revenait du bois de
Boulogne les soirs de chasse au loup. (...)
Un drame se joue à bord. Le marquis d'Arlandes vient de s'aperce-
voir que sa nacelle est toute piquetée de trous ronds. La toile a pris feu!
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